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1, 2, 3, 4, 5 Altaïr
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bras droit d'aden
Ft. Aden
Il n’y avait là aucun doute. Chaque mot, chaque parole, je n’aurai jamais le goût de croire à un mensonge. Aden est ce qu’il y a de plus cher dans ce monde. Il est celui qui nous protège tous. Celui qui endure le plus pour nous. Je voudrais simplement lui rendre sa douceur. Sa gentillesse. Je voudrais simplement qu’il sache que pour moi, il n’y a que lui. Que mon passé, je n’en avais pas besoin tant qu’il m’acceptait à ses côtés. J’étais sûrement idiot de croire sans espérer. Mais Aden était porteur de miracle. Et ce miracle, il y donne vie à chaque fois que son regard se pose sur moi.
D’une main tremblante, je viens lentement couvrir ses yeux, ma paume bloquant sa vue. Ma peau est encore froide de la pluie, mais je n’ai pas peur. J’ose espérer qu’il croit en moi autant que je crois en lui. Qu’il sait combien mon existence ne sera jamais une menace à son égard.
Ces mêmes mots que j’avais déjà prononcés. Ces mêmes mots auxquels je joins la parole, lui donnant toute ma personne sans considération. Ces mots que je joins à mes lèvres contre la commissure des siennes, lui intimant d’une voix tremblante.
Mes bras enlacent sa nuque et sous ses yeux, mon sourire fleurit, comme si la pluie avait été là seulement pour nous donner cette chance. Comme si la pluie avait donné vie à un second souffle. Je ferme les yeux, vulnérable et à sa merci, coupable de cette confiance qu’il m’a attribuée. Mais j’ai un secret rien que pour toi, Aden.
Des images qui ne parlent de lui. Des histoires que je ne connais pas. Des mots sans voix, des regards et des gestes qui jamais ne font sens. Mais ils sont précieux. Chaque moment passé près d’Aden l’est.
Si seulement je savais.
Aden
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* Tu as faim ?
Aden, bon sang.
Altaïr
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bras droit d'aden
Ft. Aden
Il a fait ce bruit-là quand il s’est brisé. Le cœur trop innocent d’un animal trop loyal pour le bien de son propre maître.
Devant moi, il ne reste plus que mon reflet sur la large baie vitrée. Ce reflet coupé d’eau. Ces gouttes qui parcourent chaque recoin de ma peau sans jamais l’effleurer. Tout ça c’était uniquement ma faute. Mal dressé, mal discipliné. Je ne mérite rien de ce qu’Aden peut m’offrir. Lui-même semble s’en rendre compte. Fuyant l’allure infecte d’un chien galleux ne méritant pas l’attention d’un roi.
Mes bras retombent le long de mon corps, et cette pluie que je pensais pouvoir être doucereuse n’est qu’un poison. Ce sourire timide et tendre se fane comme il est apparu. Innocent et coupable à la fois. Je ne mérite sûrement pas d’exister dans la vie d’Aden. Son attachement, ou ce qu’il prétend en être, ne doit être que cette façon attentive qu’il a, en Président du Conseil, de veiller sur les siens. Mon regard tombe sur le sol et ne s’en relève pas.
Était-ce donc si dur de ne pas faillir ?
La question d’Aden, je l’entends sans parvenir à la comprendre. Et quelque chose résonne dans cette tête aux idées noires.
Aucune réponse ne sera donnée à Aden. Le seul son d’une porte se refermant dans un clic léger fera l’affaire. Ce n’est pas de l’indiscipline. Ce serait même plutôt le contraire. Je suis une bête docile. Mon dos reste plaqué contre la porte et je m’y laisse doucement glisser.
Pardonne-moi Aden. Pardonne-moi de ne pas être à la hauteur. Donne-moi seulement une chance. Juste une chance de ne pas te décevoir à nouveau. Une chance de ne pas refaire la même erreur.
Je tire lentement sur la serviette autour de mes épaules et enfouis mon visage contre le tissu humide. J’aimerai dire qu’elle porte l’odeur d’Aden. J’aimerai trouver ce réconfort, mais ce n’est pas vrai. J’essuie mon visage avant de me redresser lentement, mes doigts effleurant le loquet de la porte comme une question que je me poserai en silence. Mais rien ne se passe. Sans un bruit le loquet de la porte. J’évite le miroir sans y réfléchir davantage. Ferme les yeux et m’effeuille sans réfléchir. Il me le reprocherait sûrement. Mais lorsque l’eau brûlante heurte enfin ma peau, j’ose espérer qu’Aden saura me pardonner. Je referme les yeux et pense au goût de sa peau. Du bout des doigts j’effleure mes lèvres et abandonne.
Un chien ne mérite pas d’aimer son maître.
Aden
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Lorsque tu n'entends plus rien, suppose que la douche est terminée, tu abandonne les plats sur le plan de travail avant d'aller le rejoindre dans la salle de bain. Il n'a pas le droit de t'échapper encore, comme ça. Pourquoi s'obstine-t-il, encore et encore ? Il n'est pas sorti de la douche.
* Tu t'es endormi ?
Il fronce les sourcils.
* Devrais-je te porter jusqu'au lit ?
Altaïr
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Ft. Aden
Je n’ai pas encore bougé de la douche, trempé et mis à nu, lorsque la porte s’ouvre. Je le savais, après tout. Etre ici, être proche d’Aden, c’était accepter de ne plus être à soi-même. Je n’ai pourtant aucun regret. Être sauvé pouvait avoir ce prix-là. Celui de se donner sans compter, sans réfléchir, sans penser. Aden pourrait certainement me mettre un collier, me tenir en chaîne, me réduire à l’état de la lie de l’humanité que je l’accepterai.
Sa voix à lui est si posée. Si calme. Je tourne les yeux vers lui et secoue doucement la tête en signe négatif. Je sors lentement de la douche, attrapant une serviette pour essuyer mon visage, puis la nouer à ma taille. Mes cheveux collent à ma peau. Je ne détourne pas mon regard du sien, mais finit simplement par baisser les yeux, coupable.
L’envie de me cacher contre lui est si réelle qu’elle en serait presque douloureuse. C’est pourtant évident que pour tout ce qu’Aden tient à moi, il ne veut pas plus que ça. Ne veut pas des ennuis qui suivent l’existence même de ma personne. Pourtant j’ai ce réflexe idiot de tendre la main, de vouloir nouer mes doigts aux siens, de chercher sa chaleur sans oser la réclamer ou la lui voler.
Parce que j’ai conscience d’être un poids. D’être de trop. Je ramène ma main le long de mon corps, le poing serré, ravalant cette sensation de perte de contrôle qui me donne le vertige. Pourquoi est-ce que tout devait être si compliqué ? Comme cette impression de ne pas être au bon endroit. Comme cette douleur, ce sifflement qui me vrille doucement la tête. Je veux le toucher. Je veux être rassuré. J’en demande déjà bien trop. Les mots m’échappent sans que je le réalise et je recule d’un pas, apeuré de mes propres souhaits. Enfouis mon visage au creux de mes mains, demande au bruit de se taire.
Aden
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Il soupire, tout bas, tout doux, avant d'approcher. Les contacts amorcés par Aden restent rares, autant parce que tout cela est trop récent, trop frais, que parce qu'il ne peut pas, il n'a pas le droit. Altaïr est autant une malédiction qu'un poison dans sa vie, et s'il n'a pas vraiment de regrets aujourd'hui, il en aura peut-être demain, au réveil, lorsque le jeune homme sera lové là, dans ses bras.
* S'il te plait, calme toi.
Il murmure, avant de passer ses bras autour de lui et serre doucement son corps contre lui, Altaïr lui semble brûlant, une sensation un peu trop agréable sous son contact, il aimerait rester là encore un peu, le serrer dans ses bras, au moins encore quelques minutes.
* Ce n'est pas une question de mérite, Altaïr. Je veux de toi. Je veux de toi à mes côtés, autant que j'ai besoin de toi à mes côtés.
Sa voix se brise un peu sur ces derniers mots, il détourne les yeux, soupire, le resserre presque imperceptiblement.
Altaïr
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Ft. Aden
Contre sa gorge, mon visage vient naturellement retrouver sa place. Du bout des doigts j’ose agripper sa chemise, mais cette fois, j’ai retenu ma leçon. Aden n’est pas mien. Pour tout ce que je suis sa possession, la réciproque n’existera jamais. Être un objet entre les mains de mon créateur est une chose que je dois accepter. Et c’est tremblant dans ses bras que je hoche péniblement la tête, tentant de calmer mon souffle, mes peurs et mon désir pour lui.
Un péché, c’est tout ce que je suis. Je suis le venin qu’Aden accepte de s’infliger. Je suis un mal qu’il a accepté de garder à ses pieds. Pieds et poings liés, je ferai pour lui tout ce qu’il souhaitera. Autant qu’il le souhaitera.
Mon souffle est incertain contre la peau pâle de sa gorge gracile. Cet homme est une œuvre d’art que je souille de chacun de mes mots, par chaque seconde qu’il m’offre au creux de ses bras. Je ne suis pas idiot. Je sais que cette situation, que la disparition de ces souvenirs est un problème. Je sais le nom que d’autres me donnent. Je sais le nom que j’ai un jour porté. Mais contre lui, pour lui, je suis prêt à tout.
Mes doigts se crispent un peu plus sur ses vêtements, et j’aimerai lui offrir tout ce que je suis. Lui exposer ma gorge à la façon d’un omega acceptant la domination de son maître. Lui prouver par tous les moyens de ce monde que mon allégeance était sienne. Que rien dans ce monde ne pourrait m’arracher de sa prise tant qu’il souhaiterait me garder à ses côtés.
Le froid me fait frémir et contre sa peau, sous l’influence de son odeur et de sa chaleur, je voudrai lui dire qu’il n’y a personne d’autre dans ma tête ou dans mon cœur. Que chaque instant, tout ce qui me compose lui est dédié. Mais son nom est la seule prière que je puisse lui adresser de la plus intense de mes ferveurs. Aucune réponse n’est nécessaire. Je voudrais simplement qu’il sache. Qu’il comprenne.
Aden
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Il soupire, relève une main pour caresser distraitement les cheveux humides d'Altaïr, il ne sait pas vraiment trouver les mots, pas dans ce genre de situation, pas comme ça, pas dans l'intimité. C'est au dessus de ses forces, il sait qu'il n'y arrivera pas, mais il n'a pas le choix, il lui doit au moins ça, il lui doit au moins d'essayer de toutes ses forces. Aden recule un peu, assez pour observer le visage de l'homme et glisser à nouveau sa main contre sa joue.
* Je veux que tu comprennes que je ne t'abandonnerai jamais. Que tu es en sécurité, que tu peux me trouver n'importe quand, n'importe où.
Il aimerait vraiment qu'Altaïr comprenne ça, ce sera un poids en moins plus tard, ce sera toujours ça qu'il n'aura pas à gérer.
* Je veille sur toi.
Altaïr
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Ft. Aden
Aden n’avait pas besoin de promettre pour que je le crois sur parole. Ses mots sont tout ce dont mon cœur avait besoin pour se calmer, et contre sa paume, je relâche doucement ma prise sur lui, osant croiser son regard, une teinte d’embarras brûlant mon visage alors que sans un bruit, je le remercie. Je ne veux pas briser sa ferveur par mes mots. Mes gestes ne sont pas les bons et je reste simplement là, l’air accompli, un maigre sourire étirant enfin le coin de mes lèvres quand j’ose enfin baisser les yeux.
Il est là. Il ne disparaîtra pas. Aden me protégera. Et quand bien même je ne sais pas de quelle protection j’ai besoin, le son de sa voix est la seule chose dont je veux avoir besoin dans cette vie. Sa chaleur et son toucher les seules raisons de la timidité qui ronge doucement mon corps. Je détourne les yeux et repousse mes cheveux derrière mon épaule d’un geste mesuré, sentant certaines mèches coller à ma peau, mais restant indifférent. Je sais qu’Aden m’observe, et j’espère le satisfaire.
Je ne veux pas poursuivre sur cette pente glissante. Aden voulait partager une soirée et je ne voulais pas davantage l’indisposer. Et quelque part, l’idée de porter des vêtements qui garderaient encore son odeur fait battre mon cœur un peu plus fort. C’était tendre, presque intime. L’idée me fait rougir alors que je souffle doucement.
Aden
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* Tiens, prends déjà ça, et pour le reste, tu peux aller fouiner dans ma chambre, tu as mon autorisation.
Aden n'a rien à cacher à Altaïr de toutes façons. Il recule un peu, semble le regarder quelques instants dans la chemise avant de sourire et d'aller rouvrir la porte de la salle de bain, il est parti dans le salon.
* Prends ce que tu veux, tu pourras le garder.
Aden n'a rien de précieux, rien de plus précieux qu'Altaïr.
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