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Shoot me down but I get up ﻬ Ft. Spectre

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Déchu
Déchu
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bras droit du clan abysse
ﻬ Shoot me down but I get up
Ft. Spectre
C’était un instinct de survie. Lui qui n’a jamais connu la peur de la mort par tout autre moyen que le bannissement se retrouve à courir pour sa vie. Ce n’est plus la milice. Ce n’est plus la menace évidente d’un monde qui opprime et oppresse. C’était une toute autre nature qui poussait les jambes d’Arun à mettre le plus de distance possible entre lui et cet enfer. Spectre semble ne peser qu’une brindille contre son torse, et dans cette bulle d’un air toxique, les choses semblent vouloir basculer, déborder, vous rattraper et vous tuer.

Pourquoi ? Pourquoi cet endroit ? Pourquoi les choses en étaient-elles arrivées là ? Lui n’a plus les réponses. Lui qui a cherché désespérément ses pairs réalise qu’à cet instant précis, ils viennent de rencontrer le pire échec de leur vie. Et si dans d’autres circonstances il aurait peut-être pu trouver une satisfaction maligne à remporter ce combat contre Spectre, à lui démontrer qu’il valait mieux qu’elle, l’idée ne l’effleure pas. Pas quand il la sent se tendre de douleur contre luI. Pas lorsque sous ses doigts, les soubresauts qui la secouent encore sont encore si évidents. Il aimerait répondre. La rassurer. Mais comme un chien traquant une issue dans l’obscurité, il ne parvient qu’à redessiner les entrailles des mines dans ses pensées, à peine aidé de la lueur blafarde de sa lampe dansant de façon irrégulière à la cadence effrénée de ses pas.

C’était comme si les entrailles de la cité leur avaient tendu un piège. Comme si la pluie avait eu cette intention maline et vicieuse. Comme si le monde entier avait décidé qu’eux deux ne devraient pas survivre. Qu’ils en savaient trop. Comme si toutes ces choses avaient été manigancées pour en arriver ici. Et pour tout ce qu’Arun devrait penser comme le commun des mortels, ces deux pupilles rubis au fond du monde ne lui ont en aucun instant fait douter des intentions d’Abysse. Quelque chose de plus existe. Quelque chose qu’ils ne peuvent contrôler. Quelque chose qui s’obstine à les traquer et vouloir les mener à leur perte.

Elle panique, il l’entend, il le sent sous ses paumes, là où elles reposent contre son dos tremblant entre anxiété et respirations saccadées. Et lorsque le monde semble vouloir lui souffler que la fin est proche, lorsque Spectre commence à prononcer des paroles qui seraient celles d’un banni cherchant la repentance, il sait. Il sait que tout se joue maintenant. Que lorsque le grondement de la ferraille maintenant la structure de ce souterrain hurle et qu’un premier bruit d’éclat d’eau fait ricochet dans l’éternel de ces souterrains, c’est sûrement là qu’Arun pense à la fin. Que c’est à cet instant précis qu’il oublie que courir est un effort et redouble d’ardeur.

Et comme par miracle, comme l’ombre d’Abysse se refermant sur lui, rassurante, il sent plus qu’il n’entend le souffle de l’éboulement qui aurait dû les ensevelir vifs. Il n’arrête pas de courir, pourtant. Comme si le démon de ces tunnels pouvait les rattraper alors que le danger imminent, ils venaient d’y échapper. C’était presque insensé, ce vide dans ses pensées, le poids psychologiquement inexistant de Spectre dans ses bras. Sauf que tout s’arrête lorsqu’il n’écoute pas son propre conseil. Lorsque dans les eaux moins profondes d’une galerie qu’il reconnaît à peine dans l’obscurité, il perd l’équilibre en percutant un objet solide au fond de l’eau dans sa course effrénée.

L’éclat de leur chute est une claque glacée, n’épargnant aucun d’eux deux. L’eau ne devait pas être plus profonde que la hauteur de leurs genoux, mais il s’y enfonce malgré tout, perdant sa prise sur la jeune brune qui tombe elle aussi impitoyablement dans ce pédiluve infâme. Quelques secondes, c’est le temps qu’il faut à Arun pour qu’il reprenne ses esprits et brise la surface de l’eau après s’y être allègrement plongé. Une inspiration précipitée, trempé jusqu’à l’os, son souffle est erratique, mais il ne perd pas un instant avant de chercher désespérément à remettre la main sur Spectre qui avait disparu sous la surface de l’eau. Il n’y en avait pas tant, est-ce qu’elle s’était cognée la tête et avait perdu conscience ? Est-ce que-

« Spectre ! SPECTRE !! »

Ses mains chassent la peau de la jeune femme sous la surface opaque de ces égouts d’immondice et lorsque ses mains calleuses se referment sur un bras et qu’il tire dessus…

Ce n’est pas elle. Ce. N’est. Pas. Elle.
Spectre
Spectre
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membre du clan vengeance
Shoot me down
but I get up

Tu as mal à la tête. Et si tout ceci n’était qu’un vilain cauchemar ? D’une main, tu attrapes ta peau, te pinces le plus fort possible tout en espérant rouvrir les yeux dans ton lit de fortune. Tu serres, de plus en plus fort (jusqu’à t’en faire grincer des dents, grimacer). Mais tu ne te réveilles pas. Tu restes ballottée par la course effrénée de 1652, tu as toujours ces odeurs qui viennent titiller tes narines et l’obscurité reste là, à vous encercler, comme vous susurrant « Jamais vous ne sortirez d’ici. » Une larme, puis deux, s’écoulent en silence le long de tes joues.

C’est la fin.

Trois mots seulement. Trois mots qui passent en boucle dans ta tête. Tu n’as jamais été d’un naturel très optimiste mais là, pour toi, vous avez perdu. Le jeune homme aura beau courir encore et encore, vous n’arriverez pas à sortir de là. Tu n’as de cesses de penser que vous allez finir comme eux. Le froid te dévore, les brûlures deviennent insupportables, respirer est toujours aussi compliqué, la peur te ronge, le défaitisme grandit.

On va y passer. On va mourir.

Tu ne voulais pas. Toi qui avait toujours espéré réaliser de grandes choses avec ton Clan. Toi qui avais toujours imaginé ta chute sur le champ de bataille, en train de te battre pour tes idéaux ainsi qu’un futur un peu plus beau pour tous les pénitents. Voilà que tu vas perdre la vie là, dans ces souterrains que tu pensais connaître comme ta poche. Tu t’y plaisais, tu t’y sentais bien, à l’aise. Les arpenter n’était jamais compliqué. Tu les connaissais si bien. Du moins, c’est ce que tu croyais. Jusqu’à ce jour, jamais tu n’aurais pensé que les profondeurs pourraient autant t’effrayer. Mais voilà que désormais, tu voudrais pouvoir sortir, t’en échapper.

Mais ça gronde derrière. Et puis il y a ce corps que je vois encore. Y a rien qui va.

Cette image, tu la repasses en boucle. Dégoût, horreur, douleur, tout se mélange. Et elle n’est pas prête de quitter ton esprit, cette vision. Rien qu’y penser te donne des frissons. Si l’on t’avait dit qu’un jour, tu serais aussi traumatisée, tu aurais très certainement rigolé. Tu te croyais forte, capable de tout affronter. Alors qu’en réalité, tu es faible et rapidement affolée. S’il n’y avait pas eu 1652, tu aurais fini par perdre la vie là-bas, devant ce cadavre.

Pourquoi m’a-t-il sauvé ?

Est la question que tu te poses. Entre vous, c’est une véritable guerre, une constante joute verbale à chaque fois que vous vous croisez. L’amitié ne vous définit pas et pourtant, voilà qu’il te porte, qu’il fait tout son possible pour vous sortir de là. Tu ne mérites pas, qu’il te porte, court ainsi pour sauver votre peau. Il aurait dû te laisser, t’abandonner à ton triste sort ; prendre ses jambes à son cou avant qu’il ne soit trop tard. Il ne l’a pas fait. En fait, tout est de ta faute. Si tu n’avais pas été bloqué à la vue du corps gisant, si tu avais su garder la tête froide, vous auriez peut-être pu vous échapper à temps.

Des questions, des affirmations, qui te torturent l’esprit.
Avant que n’arrive le pire.

Tu sens que vous partez en avant. Tu sais qu’il y a un problème. Tu n’as pas les idées assez claires pour comprendre ce qu’il se passe. Ce n’est que lorsque ton dos rentre violemment en contact avec l’eau glacée, que tu te retrouves plongée dans le noir, sans aucun contact possible avec l’air, que tu comprends que vous avez chuté. Mais la situation à peine restituée, ton crâne percute le sol.

Le noir.
Total, envahissant.
L’oxygène qui vient à manquer.
La fin.

Mais ton instinct te fait rouvrir les yeux. Tes mains appuyées sur le sol, tu te donnes une impulsion, ressortant la tête de l’eau. Toussant fortement, il te faut quelques instants pour reprendre tes esprits. C’est une véritable torture que de reprendre ton souffle, tes poumons brûlants à cause des vapeurs respirées juste avant. Tremblante, toujours assise, tu tournes légèrement avant de deviner la forme de 1652 non loin. Tu te relèves alors, mais le manque de force se fait grandement ressentir. Et alors que tu t’avances vers lui, tu trébuches bêtement, tombant de nouveau. Sur quelqu’un. Les yeux posés sur le jeune homme, tu réalises qu’il y a quelqu’un d’autre, sur lequel tu viens de chuter.

Un hurlement.

L’adrénaline monte rapidement ; tu te pousses et te relèves. Et puis, finissant par attraper l’avant-bras de 1652, tu le tires comme pour l’inciter à courir, de nouveau. A quitter les lieux, à fuir cet enfer. Tu fais fi de la douleur, de tes incertitudes, de tes questions. Tu cours, c’est tout. Tu cours, sans vraiment savoir où tu te diriges en fait. Tu n’écoutes rien, tu avances sans te demander si c’est réellement le bon chemin. Alors, il ne serait pas étonnant que tu aies tourné trop tôt, trop tard ; que tu aies emprunté une mauvaise galerie.