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Abandon
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Faceclaim : Yeong Gi (Nol) - I love Yoo
membre du clan liberté
La nuit est tombée depuis bien des heures, et dans votre repaire, seuls les souffles éparpillés des âmes endormies sont audibles. Tu sais que demain sera une journée difficile, parce que tu te lèveras à l’aube, alors que celle-ci n’est encore qu’à une paire d’heure de maintenant. Tu sais que le soleil te brûlera les yeux, mais tu préférerais mille fois crever que de rater une chance de la voir. C’était après tout pour ça que tu étais là, à te faufiler dans le hangar, à chercher de tes yeux plissés la personne que tu voulais retrouver.
Parce que cette nuit est l’une de ces nuits-là, où le froid te bouffe te l’intérieur, ou la peur t’a trahie. L’une de ces nuits où d’ordinaire, tu aurais cherché le réconfort de Chouchou ou de Topaze, aucun mot n’aurait à être échangé, simplement deux corps étroitement serrés sous le maigre duvet qui vous servait de couche de fortune. Mais Chouchou était introuvable, et Topaze était avec elle. Et l’idée te serre le cœur. Parce que tout au fond de toi, c’est entre ses bras que tu aurais voulu te glisser. Un rêve interdit, quelque chose qui ne verra jamais le jour, tu en as la certitude. Tu voudrais seulement…
Non. Non tu ne peux pas. Tu n’en as pas le droit.
Tu expires un souffle tremblant, et tu t’étonnes à voir une volute légère de vapeur d’eau s’élever devant tes yeux. Tu n’as pourtant pas l’impression que la nuit est si fraîche. Ou peut-être est-ce simplement toi qui, pour une fois, a trop chaud. Tu ignores la fièvre, la douleur, la fatigue, ces choses ne sont plus de ton domaine. Tu oublies, comme si tu étais toujours pénitent, et ignore que tout ceci pourrait être fatal. Tu préfères ôter tes chaussures une fois que tu as trouvé ta pauvre victime. Tu n’enlèves rien de plus, pour l’espoir vain que tes vêtements conserveront un peu de la chaleur accumulée sur le trajet.
Lui dort à poing fermé, et tu as l’idée passante qu’il t’en voudra sûrement. Que vous n’êtes pas si proches. Qu’il ne comprendra pas. Peut-être un remord, aussi, de le tirer, possiblement, de son sommeil réparateur. Mais tu tires sur le tissu le couvrant et tu te faufiles dans son dos, en deux cuillères bien alignées, ton visage contre sa nuque alors que tu rabats le tissu sur vous deux.
Ton souffle tremble, et tu manques de réaliser qu’en réalité, ton corps entier est saisi par des frissons. Tu expires pourtant tout doucement, tes bras resserrés contre ton torse, comme pour te protéger.
« Juste pour cette nuit. S’il te plaît. »
Six feet underground
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