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'Cause I'm only a crack || ft. Ezra

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Topaze
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solitaire

If I knew I would of met you ... I would have broken his teeth earlier

Ezra

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C’était une bouffée irrépressible, incontrôlable. Comme une nécessité, un appel, une manifestation de son instinct de survie. Il en avait besoin. Terriblement besoin. Il devait sortir, prendre l’air, sentir le vent fouetter son visage, respirer le parfum de la ville, effleurer le bitume sous ses pieds, écouter le brouhaha d’inneR-A13. Il n’en pouvait plus d’être enfermé entre 4 murs toute la journée, à tourner, tourner comme un lion en cage. Il n’était pas fait pour cette vie sédentaire, pour se cacher avec un toit au-dessus de la tête. Il aimait le grand air, il aimait les grands espaces, il aimait le vent, le soleil, la pluie, qu’importe. Il aimait se sentir vivant. Et dans cet appartement, entre quatre murs d’une blancheur immaculée, dont les reflets semblaient le narguer, il se sentait tout simplement pris au piège. Comme dans une prison dorée, qu’il s’était choisi, certes, mais qui ne lui convenait pas. La soirée avait été un peu houleuse avec Kate, mais c’était comme ça presque tous les soirs. Comment lui en vouloir ? Ils n’étaient que des inconnus et voilà que la tornade Topaze rentrait dans sa vie, sans ménagement, sans se soucier des dégâts qu’il pouvait causer. Et voilà qu’il s’installait, plein de bonne volonté à découvrir sa sœur, à faire partie de sa vie. Mais pouvait-elle avoir pire source d’ennuis dans son entourage ? La demoiselle, d’un naturel anxieux, était désormais littéralement paniquée, à l’idée que quelqu’un apprenne qu’elle héberge un vagabond. Et ce n’étaient pas les allers et venus de son grand frère qui allaient la rassurer.

Alors, au plus fort de la nuit, lorsque l’obscurité était à son comble, alors que Kate avait enfin trouvé le sommeil, il sut que c’était le moment. Il poussa la porte de la chambre de sa sœur sans un bruit, pour vérifier qu’elle dormait. Impossible d’en être certain, malgré tout, mais il l’imaginait mal feindre le sommeil. Alors qu’il allait refermer la porte, il perçut, dans la noirceur de la pièce, comme un frisson, secouer son corps frêle. A pas de loups, Topaze s’approcha d’elle, aussi silencieux qu’un chat. Attrapant un coin de la couverture, il la remonta jusqu’à son menton, un léger sourire attendri flottant sur son visage. Cette petite boule de nerf qui ne cessait de lui répéter qu’il était inconscient, c’était sa petite sœur. Il ne le réalisait pas toujours. Et sa colère ne cessait de s’abattre contre elle. Mais c’était sa petite sœur. Tout en se répétant vainement ces mots – ils n’auraient plus aucun sens, lors de leur prochaine dispute, lorsque son poing viendrait s’écraser contre le mur, tout près de son visage … – le jeune homme s’éloigna discrètement et s’enfuit dans la pénombre.

La nuit n’était pas exempte de tout danger mais lui permettait de se faufiler dans les ruelles, un peu plus à l’abris des caméras. InneR-A13 était beaucoup plus silencieuse, beaucoup plus calme, alors que nombre de pénitents dormaient. La surveillance devait donc, en toute logique, être bien moindre. Du mois, ce qu’il se plaisait à penser, pour se rassurer lui-même surtout. Topaze n’aurait pu dire combien de temps il erra, se promenant dans des allées qui ne lui étaient pas particulièrement familières, s’amusant de découvrir, ça et là, une lumière allumée, une entreprise tournant à plein régime. Il évita soigneusement le 11ème dont il était originaire – il en avait bien assez senti les relents pour toute une vie, voire deux – et ne se rendit même pas compte que ses pas le ramenèrent au 12ème. La nuit était déjà bien avancée, lorsqu’il fit la rencontre inopportune de deux autres vagabonds. Le contraste entre les deux silhouettes était saisissant. Le premier était tout malingre, tout sec et pas très grand. Des traits anguleux, un visage émacié. Le deuxième était plus en chair, plus en muscle. Plus noueux. Un peu plus grand aussi. Ils étaient en train de fouiller de grandes bennes à ordure. Comme tout vagabonds, certainement à la recherche d’un peu de nourriture, ou de quelques bidules, pour rafistoler une chose ou deux. Ce fut la brindille qui le héla.

Hé, pas touche toi ! Dégage de là. On est arrivés les premiers.

Topaze les jaugea. Ils n’étaient pas du clan Liberté. Ou alors, peut-être venaient-ils tout juste d’arriver ? Son silence ne parut pas plaire à l’autre comparse. Sourcils froncés, sa voix, plus grave, se fit entendre, alors qu’il menaçait le brun de l’évacuer « à grands coup de pieds dans le derche » s’il ne décampait pas vite fait. Il n’en fallait pas plus pour émoustiller Topaze, qui réagit au quart de tour.

Ah ouais ?! J’aimerais bien voir ça !

Comme présageant de la suite des évènements, le brun fit craquer ses doigts, les uns après les autres. Lui qui était venu trouver la quiétude de la cité endormie, il avait trouvé encore mieux. Une bonne bagarre. Il ne disait jamais non à se défouler un peu. Encore plus, sur deux têtes de cons. Le plus frêle fit un pas en arrière, en adressant un signe de tête à son acolyte. Bon sang. Le foutu cliché du plus sec, qui joue au cerveau et donne des ordres à Monsieur Muscle, qui ne réfléchit pas et obéit. Topaze soupira en levant les yeux au ciel. Ce fut le signal de départ, pour une sorte de ballet désordonné. Celui de deux corps qui s’affrontent, de deux volontés qui s’opposent. Monsieur Muscle fut le premier à frapper, mais le brun esquiva le coup avec souplesse, d’un pas de côté. Une belle ouverture pour envoyer un coup de poings dans les côtes, qui fit mouche. L’autre le prit par surprise, en se retournant avec une rapidité étonnante pour sa corpulence. Sa main s’abattit sur la tempe du brun et il sentit l’os de la paume se heurter à son arcade sourcilière. Une douleur lancinante lui signala une première plaie. Topaze secoua la tête avec un sourire mauvais. Ses yeux bleus s’étaient assombris, une lueur de folie les agitant. Un adversaire de taille. Enfin. Alors il se rua sur lui. Bien décidé à en finir, bien décidé à mener ce combat jusqu’à l’aube s’il le fallait, jusqu’à ce que l’autre lui demande grâce, jusqu’à ce qu’il le terrasse. Inconscient du monde autour de lui. Inconscient qu’une silhouette s’approchait et risquait de les apercevoir. Ivre de combat.  


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Ezra
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Ce matin-là, ce n’était pas le bruit strident habituel qui se rendait à ses oreilles pour le réveiller, mais bien la fraicheur plus poignante de qu’ordinaire qui vient mordiller son épiderme dénudé de sa couverture. Ouvrant ses yeux, il tourna la tête vers son cadran. Ah, il restait une bonne heure avant que son heure ne vienne de toute façon, mais autant se lever et se mettre en route pour le boulot déjà. Peut-être que miraculeusement, il allait pouvoir partir un peu plus tôt… ou pas, juste en faire plus et prendre de l’avance. Il se passait bien des choses ces derniers temps au travail. Du plus avec l’arrivée du nouveau stagiaire, il allait devoir s’assurer de son encadrement au sein de l’entreprise et de ses employés qui allaient le prendre en charge pour les semaines à suivre. Les horaires étaient chargés, comme d’habitude.

Se levant, il enfila ses vêtements de sports : jogging noir, t-shirt blanc et chaussure de course. Rien de bien compliqué. Il ne prit la peine que de se brosser les dents, repoussés ses cheveux vers l’arrière, attraper son sac à dos contenant ses documents pour le travail et d’engorger un grand verre d’eau avant de se mettre en route. Une fois à l’extérieur, il prit une grande respiration, laissant l’air frais se déplacer dans ses poumons avant d’expirer le tout. Il faisait encore sombre, le soleil ne s’était toujours pas levé. Aucune surprise, vu l’heure à laquelle il s’était réveillé… Ce n’était pas la première fois de toute façon, il n’y avait pas de mal à prendre de l’avance pour se rendre au boulot, les miliciens qu’il croisait sur son chemin connaissait bien Ezra et ses routines. Et puis, ce n’était pas comme s’il les croisait souvent non plus. S’étirant un peu, il marcha les cinq premières minutes pour s’échauffer pour finalement se mettre sur une bonne lancée.

Bien des gens lui avait déjà demandé pourquoi il prenait la peine de courir. Il était en grande forme, il était haut placé, il pourrait très bien seulement prendre un véhicule pour se faire conduire comme tous les autres. Mais pour une raison propre à lui-même, il préférait courir et prendre l’air. Il aimait cette sensation de devoir travailler, de repousser ses limites. Et c’était une façon de se sentir un peu libre dans ce monde bien carré. Il ne se plaignait pas du tout, mais c’était son petit plaisir personnel. Ça et les aliments frais qu’il recevait, surtout. D’ailleurs, il se demandait s’il allait recroiser le livreur-gardien qu’il avait vu dans le hall, au centre, la dernière fois. Pas qu’il y tenait particulièrement en fait, sur le coup il était resté surpris de sa réaction lorsqu’il avait détalé comme un lapin. Mais sans plus. Ses pensées s’arrêtèrent aussi vite qu’elles étaient venues alors qu’il s’enfonçait plus loin sur son trajet, faisant le vide, se concentrant sur sa respiration. Se concentrant sur la route devant lui. Se concentrant sur… des silhouettes. Des silhouettes plus loin qui venaient d’attirer son attention.

C’était quoi ça ? Un peu surpris de voir qu’il n’était pas seul à l’extérieur de si bon matin, il faisait si sombre, il ne voyait pas très bien. Se rapprochant – pas par choix, mais bien parce qu’ils étaient pratiquement sur son trajet -, ce ne fut que pour mieux réaliser qu’il s’agissait d’une bagarre. Oh. Allait-il s’en mêler ? Bien sûr que non. Pourquoi le ferait-il ? Il n’avait aucune intention de s’arrêter et d’intervenir, ça ne le regardait pas. Alors qu’il arrivait presque à leur hauteur, les silhouettes devenant de véritables personnes, des traits se dessinant dans cette obscurité brisée par les quelques lampadaires et la lune, un geste de l’un d’entre eux attira son attention. Tout se passa si vite et si lentement à la fois. Ses yeux verts se posèrent sur le plus jeune, alors que celui-ci avait relevé le bras vers l’arrière, prêt à frapper l’imbécile qui semblait l’avoir provoqué – il ne pouvait même pas dire lequel d’entre eux étaient le plus mal en point en ce moment. Ses yeux suivirent le geste brutal du coup de poing, son regard remontant par réflexe sur le visage du jeune homme. Il vit d’abord des cheveux bruns en bataille, puis ce qui semblait être du sang s’échappant d’un sourcil fendu.

Et il le vit.

Ce regard. Ce regard qu’il croisa soudainement lorsque celui-ci leva les yeux sur lui tel un animal sur le qui-vive. Surpris de ce contact visuel soudain, il eut l’impression de se faire frapper de plein fouet par la couleur bleue éclatante de ses yeux qui ne ressortaient que d’avantage sous les rayons de la lune qui s’éloignait peu à peu pour faire place au soleil. Mais surtout… c’était cette lueur de rage qui dansait comme un diable dans ces prunelles si pâles et perçantes. Comme un éclat plus foudroyant que l’éclair d’une tempête qui perçait la nuit sur l’océan. Le temps sembla se suspendre tandis que le croisement de leurs regards s’étira, comme si la fraction de seconde s’éternisait comme jamais. Pendant un instant, il eut l’impression d’être prisonnier d’une bulle, que tout son était coupé à l’exception de son souffle sous l’effort et la sensation de froid sur sa peau. Et ses yeux qui le transperçaient.

Puis le lien se brisa brusquement. La bataille reprit tandis qu’Ezra poursuivit son chemin sans demander son reste. Il ne jeta pas même un regard derrière son épaule alors qu’il s’éloignait. Son rythme avait ralenti sans qu’il ne s’en rende compte, tâchant de reprendre sa concentration sur son jogging. D’oublier cette scène qui le concernait pas.

D’oublier ces yeux magnifiques.



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C’était comme si l’univers entier s’était évaporé autour de lui. Comme s’il ne subsistaient plus que son propre corps et celui de son adversaire. C’était toujours dans cette espèce d’état second, dans cette bulle quasi hermétique, qu’il s’enfermait, à chaque fois qu’il se mettait à se battre. Plus rien d’autres ne comptait que les corps, les coups, la rage. Et cette montée d’adrénaline. Cette foutue montée d’adrénaline, qu’il sentait parcourir tout son être, comme si elle l’électrisait. Un état à demi euphorique, où chaque coup enduré était amorti, comme par un coussin, attendant sournoisement la fin du combat pour le clouer sur place. Et vu la violence des poings qui s’abattaient, Topaze pouvait s’attendre à souffrir de belles contusions. Sans compter l’arcade sourcilière qu’il lui avait probablement fracturé, ou presque. Pourtant, sans qu’il ne puisse s’en douter le moins du monde, sa petite bulle éclata brusquement. Il avait levé le poing, prêt à l’abattre sur la face de son adversaire. Mais le sang qui s’écoulait de son sourcil, traçant un large sillon sur sa peau à peine hâlée, atteignit son œil, se glissant devant son regard. Gêné, il secoua la tête.

Et il le vit.

Ce fut comme si sa bulle volait en éclat. Pour se faire soudain happé par une autre. Se faire happer par ce contact soudain. Par ces prunelles vertes, plus perçantes que les plus pures des émeraudes. Le vagabond sentit tout son corps se figer, tous ces sens se mettre en éveil. Il pouvait presque imaginer son parfum, la douceur de sa peau sous ses doigts, la chaleur de son corps. Comme foudroyé sur place, anéanti. Comme si la terre s’ouvrait sous ses pieds pour le gober tout entier. Comme s’il ne noyait dans un océan d’émeraudes. Un tourbillon tout entier de sensations qu’il ne comprenait pas. Et qu’il ne désirait même pas comprendre. Il voulait se perdre, se perde à tout jamais dans le vert de ces yeux, qui semblait le percer à jour, sonder son âme. Une fraction de seconde, qui sembla durer presque une éternité. Et pas assez, pour autant.

Et le contact se rompit. Comme un brusque retour sur terre. Comme s’il avait chuté de 100 étages. Comme un coup de poing à l’estomac. A moins que … ? Baissant les yeux, il put constater que son adversaire avait profité de son instant d’égarement pour lui asséner un violent coup. Topaze se recroquevilla en reculant d’un pas, encaissant le choc, le cœur au bord des lèvres. Ses prunelles s’embrasèrent de plus belle – si c’était seulement possible – alors que le jeune homme se rua sur son opposant, le faisant tomber à la renverse. Réussissant tant bien que mal à s’asseoir sur sa poitrine, limitant ses mouvements autant que possibles, il lui asséna un violent coup au niveau de la tempe. L’autre se démenait comme un beau diable sous ses jambes, essayant d’inverser leurs positions ou de l’empêcher de le frapper. Alors que Topaze envoyait de nouveau son poing sur le visage de Monsieur Muscle, dont la vue commençait à se brouiller – il lui avait rendu le coup pour l’arcade sourcilière et plusieurs contusions au visage attestait de sa défaite imminente – les vagabonds entendirent tous des bruits de pas, qui se rapprochaient d’eux. Et des voix. Et des cliquetis métalliques. Le son de bottes lourdes, sur le bitume. Une patrouille de milicien. Les trois comparses se figèrent immédiatement. Ça ne valait pas le coup de se faire prendre. Ça ne valait pas le coup de perdre la vie. Mus par le même instinct de survie, ils cessèrent immédiatement tout bruit. Même leur respiration s’était ralentie. Aussi discrètement que possible, le jeune homme se redressa et se laissa couler le long d’un mur, dans l’obscurité. Monsieur Muscle n’osait même pas bouger. Le brun lui fit signe de se relever et de venir se cacher lui aussi. Il manqua de trébucher et de les faire repérer tous les trois, lorsqu’il se redressa. Il vint se glisser près de la benne à ordure, à côté de son comparse qui s’était déjà complètement écrasé sur le sol, juste à côté. Ils pouvaient entendre leur discussion, juste à côté, tout près d’eux. Le moindre faux pas et s’en était fini. Le cœur de Topaze battait à tout rompre dans sa poitrine. Se fait prendre à cause d’une foutue bagarre ? Bon sang, non. Pas ce soir. Pas comme ça. Puis, après de longues secondes, qui lui parurent interminables, les discussions s’éloignèrent enfin.

Comme un signal d’alarme. Topaze se glissa vers le mur opposé, dans la direction d’où venaient les miliciens. S’il continuait de ce côté-là, il ne les croiserait pas avant un bout de temps. De quoi trouver une planque, ou essayer de se rapprocher des résidences. Pour vite retrouver la sécurité de l’appartement. Sans même un signe vers ses adversaires d’un soir, il s’éloigna dans la nuit. Il attendit de faire plusieurs mètres, avant de se mettre brusquement à courir. Il fallait s’éloigner, le plus vite possible, éviter les caméras – mais il ne savait même pas où elles étaient toutes ! – mettre de la distance entre lui et la patrouille, trouver un coin sûr, rapidement, ne pas se faire repérer, ne pas se faire prendre, rentrer le plus vite possible et ne plus sortir, ne plus … !

Ce fut un violent choc qui le sortit de ses pensées. Sans même s’en rendre compte, il avait couru dans une allée un peu plus éclairée que les autres. San même s’en rendre compte, il avait foncé dans quelque chose. Sous la surprise et la violence de la collision, le jeune homme se retrouva le cul par terre. Clignant des paupières, hébété, tentant de rassembler ses esprits. A hauteur d’yeux, une paire de jambes en jogging. Non. Merde. Il avait percuté quelqu’un. Pourvu qu’il ne se rende pas compte qu’il était un vagabond. Pourvu qu’il le laisse tranquille. Qu’il le laisse rentrez chez lui, à la maison, en sécurité.

Qu’est-ce que … ?

Ses prunelles remontèrent jusqu’au visage de l’homme qu’il avait percuté. Jusqu’à ces prunelles émeraudes. Topaze sursauta. Frémissant. Foudroyé de nouveau sur place. C’était lui.


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