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C'est vrai que ça doit choquer Aden de le voir actuellement souffrir ; souffrir comme un vagabond, souffrir comme quelqu'un qui n'appartient pas au système. Pourtant, c'est une réalité.
Ses pensées sont vite balayées par les lèvres tièdes d'Aden qui se posent sur les siennes. Ah. Ah ?! Oh. Très bien. Il ne pensait pas que... Enfin voilà, quoi. Ça aurait clairement pu être romantique si Amaury n'avait pas tiré une tête digne d'un lapin devant les phares d'une voiture à l'arrêt et que ses joues ne commençaient pas à virer au rouge pivoine.
Wow. Il était ridicule. Il avait rapidement baissé les yeux, essayant de formuler une pensée, quoi que ce soit, n'importe quoi qui aurait pu prouver qu'Aden ne l'avait totalement pas pris sur le fait et qu'il était à deux doigts de faire un arrêt cardiaque.
C'était. Mieux que rien.
Ah, il était si chanceux. Amaury passa ses bras autour de l'autre homme, le serrant contre lui et faisant en sorte qu'Aden soit blotti contre lui. Il avait besoin de se persuader qu'il était bien là, que c'était la réalité. Aden était là, dans ses bras.
Il hésitait, se mordillant un peu les lèvres. Il savait qu'Aden savait, mais c'était toujours quelque chose que de lui dire.
Il ne répondit pas, néanmoins, parce qu'il ne pouvait pas, que c'était trop tôt, que la blessure était vive et palpitait si fort qu'elle lui vrillait la tête. Hors de question de lui dire quelque chose sans en être intimement persuadé, hors de question de lui mentir, pas là-dessus, jamais. Il frotta doucement son dos, sa nuque, ses cheveux, cherchant à oublier le reste du monde.
Il souffle à Aden, ne plante pas son regard dans le sien, cale sa joue contre son épaule. L'envie de le faire rester jusqu'au lendemain est particulièrement forte, mais il ne veut pas lui causer de problèmes.
* Embrasse moi encore une fois, pour me porter chance sur le chemin du retour.
Il est mignon, c'est adorable la façon qu'il a de murmurer ces quelques mots, de supplier pour qu'il continue de l'aimer, rien qu'un peu.
Ils ne méritent pas. Amaury souhaite juste que les vagabonds les laissent tranquille, que le Conseil s'écroule sur lui-même. Il aimerait que lui et Aden soient libres, libres de s'aimer et libres de faire ce qu'ils veulent. Mais il sait qu'Aden est le Conseil, qu'il ne pourra pas vivre sans. Sans se l'avouer, il le sait. Il l'embrasse doucement, profite des lèvres chaudes d'Aden contre les siennes, glacées comme à leur habitude.
C'était une proposition. Mais il doutait qu'Aden accepte.
* Raccompagne moi.
Silence, il serre ses doigts autour de sa main et murmure, tout bas.
* Passe la nuit chez moi.
Il se glisse dans sa chambre et enfile les vêtements le coeur battant. C'est une connerie, il se répète. Et il devrait dire non, raisonner Aden. Mais qui était là pour le raisonner lui ? Allez savoir. Il retourne se lover contre Aden une fois prêt à partir, comme un chat qui demande des caresses.
Il reprend la main d'Aden dans la sienne, refusant de le lâcher.
* Mh.
Regard vers le conseiller, il se demande peut-être pourquoi cette remarque, ce n'est pas comme si Amaury pouvait souffrir du froid. Est-ce qu'il attendait quelque chose d'Aden en disant ça ? Il esquisse un très fin sourire, qui ne dure qu'un instant.
* Je te réchaufferai.
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