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Oh, cela faisait un coup au coeur, certainement. Un instant de plus et il se serait même laissé aller aux larmes, de bons gros sanglots comme on ne les fait plus. Il cale sa tête contre l'épaule d'Altaïr, caresse les longs, longs cheveux rouges et soupire lourdement.
Sa plainte s'écrase contre le silence pesant alors qu'il se passe la main contre le visage. Stupide, stupide Altaïr. Bien sûr qu'il n'allait rien lui dire. Rien lui dire d'utile en tous cas.
Il tourne la tête vers lui, et lui adresse ce même sourire sympathique qu'il lui a déjà esquissé.
Il était à peine convaincu par sa propre mascarade.
Ft. Amaury
Je force ma main contre ma joue, y balaye l’humidité d’un geste rageur, discordant, injustifié. J’ai ce nœud dans la gorge qui hurle sa peur, ces gestes omineux qui refusent d’abandonner. Le sourire d’Amaury ne lui est pas rendu, il détourne la tête, presque furieux, je presse ma main contre le torse du brun et le repousse doucement.
Dégage, dégage, dégage-
Il n’est pas reconnaissant.
Je regrette d’avoir été si vulnérable, de m’être effondré pour si peu. Il était celui qui avait pris l’habitude de consoler Amaury. Je ne veux pas m’imposer davantage. J’en ai déjà trop fait. Peu importe la vérité, je resterai fidèle à Aden. Un chien loyal et pathétique. J’avais un objectif.
Pressant un peu plus contre l’autre homme, je finis par me redresser, puis me relever, prenant appui sur le mur. L’instinct d’agression m’oppresse. J’observe les bouts de céramique sur le sol, et le désir de tendre la main est si réel que-
Il bat en retraite. Je ne comprends plus. L’appartement disparaît, les escaliers sont descendus par automatisme. La rue est vidée de toute âme, et la pluie si menaçante à mes yeux semble salvatrice aux siens.
Perte de contrôle.
Il jette un dernier regard à Altaïr. Que devrait-il en penser, au final ? Ses pas le rapprochent du couloir de l'étage.
Il ne sait pas quoi conclure de cette rencontre. Il n'en tirait qu'une profonde amertume.
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