CHROMA
*grésillement* Bienvenue sur ... *grésillement* inneR_A13. Prenez connaissance des *grésillement* -veaux arrêtés. Tout écart sera sanctionné. N'oubli- *grésillement* pas que inneR-A13 ne vous a pas choisi. Vous devez obéissance à votre *grésillement* -érarchie, vous êtes *grésillement* -devables.**fin de la transmission**
Un petit clic ?
-21%
Le deal à ne pas rater :
LEGO® Icons 10329 Les Plantes Miniatures, Collection Botanique
39.59 € 49.99 €
Voir le deal

Walking the fields of perversion ﻬ Ft. Ozzy

CHROMA  :: ... playing ... :: 03_archives :: rps
Déchu
Déchu
Posts : 292
Points : 1236
Inscription : 22/01/2020
Faceclaim : OC - 尾方富生 Tomio Ogata
Walking the fields of perversion ﻬ Ft. Ozzy Fbab008c3ae9f8d17aadf77f5d836577
https://chroma.forumactif.com/t103-the-mist-will-fade-into-one-more-todayhttps://chroma.forumactif.com/t104-been-there-and-gone-tomorrow#419https://chroma.forumactif.com/t128-are-the-memories-i-hold-still-validhttps://chroma.forumactif.com/t188-tonight-is-the-night
bras droit du clan abysse
ﻬ Walking the fields of perversion Ft. OzzyLe monde d’en-dessous a quelque chose d’inexplicablement fascinant. Une différence qui le rend aussi oppressant qu’accueillant. Il existe quelque chose sous la Terre qui permet au monde de devenir plus riche, plus élégant, plus puissant. Un effet de pure physique où la poussière devient une essence en puissance. Où chaque particule, chaque rocaille, chaque recoin peut dissimuler un trésor. Les mines ne sont pas un endroit pour les âmes tendres. Il s’agit d’oublier que les humains ont aussi le droit de connaître la pénibilité pour tenter d’oublier la brûlure des ses muscles, de ses articulations, de son corps tout entier. La fatigue devient partie intégrante du quotidien. L’ombre de la suie et du charbon épouse les chairs comme une peinture de guerre que très peu ont le droit de revêtir. Comme un rite initiatique qui vous apprendra à pourfendre les créatures des bas-fonds. Comme une famille qui parvient à survivre et même vivre dans le plus inhospitaliers des habitats.

Ce monde n’avait jusque-là jamais été le sien. Il avait pourtant quelque part su toute sa vie qu’il ne serait pas comme Lesley, l’un de ces mômes que le Conseil allait polir jusqu’à ce qu’il puisse luire de mille feux. Non, lui serait de ces muscles, ces bêtas sans âmes qui feraient ressortir de sous terre la plus précieuse des cargaisons. Les mines n’ont jamais été son univers. Mais l’univers des mines l’a accueilli à bras ouverts.

1652 n’a pas encore fini d’être un adolescent lorsqu’il est retiré du pensionnat. On lui expliquera sans lui demander consentement ou avis qu’il fait désormais partie du District 08. Qu’à grands coups de pelle, de pioche, d’outils électriques et qu’à la sueur de son front, il allait devenir l’un de ces hommes qui ne verront pas la lueur du jour, et peineront à encore apprécier la couverture de la nuit tant l’ombre est omniprésente dans leur vie.

Il ne pourrait pas dire qu’il s’y attendait réellement. Le labeur est plus intense qu’il n’aurait pu le penser. Si les tâches sont d’une clarté évidente, elles n’en sont pas moins harassantes. Les jeunes qui entrent dans les mines sont connus pour vouloir fuir leur destin. Mais 1652 ne s’en donnera même pas l’option. Assigné à un mentor, il apprend religieusement chaque ficelle du métier. Il sera bizuté dans la noirceur des galeries crevant les profondeurs de la cité, et quelque part, il n’a pas encore l’âge d’être appelé un adulte, mais il a su en rejoignant ces hommes et ces femmes, qu’il pouvait au moins prétendre à être appelé un homme.

A cette époque, 1652 était encore plein de malice, et quelque part au fond de ses yeux, brillait encore une lueur d’inconnu, de soif d’apprendre, de désir d’être à la hauteur. Il était le plus jeune de ces créatures proliférant sous la surface de la Terre. Tous avaient un savoir particulier. Tous avaient quelque chose à lui enseigner. Et dans la candeur encore innocente qui borde ses faits et gestes, ses moindres intentions, 1652 pourrait être une proie facile. Si ça n’avait été pour la bienveillance de la communauté à laquelle il avait été intégré. Lui qui, comme les autres, n’est l’enfant de personne, a découvert que les liens de sang n’y faisaient rien. La douleur et la peine rapprochent les corps. Et dans l’infini de ces heures passées à détruire pour mieux construire, son regard a toujours été celui du respect envers ses aînés.

Surtout envers lui. Envers cet homme qui malgré l’âge, les rides et la vieillesse, semblait être ce vieux loup envers lequel la déférence et l’estime ne semblaient pas pouvoir connaître de limite. 1652 n’avait jamais trouvé le culot de s’adresser à ce puits de savoir. Avait, à l’époque, encore la décence de ne pas croire que le monde pouvait danser au creux de sa paume. A la dérobée, il lance des regards à cette montagne de connaissance. Apprend par la bouche de tant d’autres qu’une légende se distingue par son charisme, son savoir et son intégrité.

Il était un temps où 1652 respectait l’homme répondant au matricule 0244.

S’il avait su.
Invité
Anonymous
Invité




Souviens-toi de ces années.
Celles durant lesquelles tu portais encore un matricule, tu gagnais durement ton pécule. Tu en avais déjà assez, tu te sentais crever. À la surface ou dans les mines, l’asphyxie te serrait toujours la trachée. C’était comme avoir une moire sur ton dos, une porteuse d’amour mortes qui venait te souffler que tu étais condamné.
Évidemment que tu les as aimé, ces années.
T’y trouvais de la beauté à ce travail dur et entier dans lequel tous vos corps se donnaient sans réserve ni timidité. Mais il faut croire qu’un jour tu en as eu assez, que tout cela t’a lassé.
Quelque chose de définitif s’est déclenché.

Dans les grandes veines éclatées de minerais, tu as accumulé. Tu as observé les uns venir, les autre partir. Aujourd’hui ou là-bas, ça a toujours été ta position, une transition constante. Les nouveaux visages étaient faciles à remarquer. Peau pâle, mains intactes, des yeux alertes.
Un jour, un parmi d’autre a débarqué. Et toi tu l’as remarqué, parce que sa jeunesse hybride t’as frappé. Ni adulte, ni enfant. Quelque chose de maladroit dans son état.

Un jour tu lui as parlé.
Dans un tunnel mal éclairé, tu t’es assis à la lumière d’une lampe, essuyant ton visage trempé. Tu savais pas trop y faire, alors tu lui as jeté un regard un peu glacé en buvant une gorgée tiède.
Ce sont tes paroles qui ont radoucies l’ambiance.
« Ça te plaît les mines ? »

C’est comme demander à un enfant s’il aime l’école. C’est dans cette indélicatesse typique des adultes qui ne savent pas y faire que tu t’es présenté.
« Ton mentor, il a l’air content de toi en tout cas. Moi je te donnais quelques semaines avant de craquer quand je t’ai vu débarquer. »
Tu verses un peu d’eau dans le creux de la main, te la passe sur le visage pour nettoyer ton visage de suie.

« Il t’a déjà montré tous ses secrets ? »

Au détour de chaque tunnel, il y avait quelque chose à noter, à regarder. Les connaître c’était s’assurer. De ne jamais se perdre, de toujours s’y retrouver. De dénicher autre chose que du minerais, des choses titillant la curiosité.


Déchu
Déchu
Posts : 292
Points : 1236
Inscription : 22/01/2020
Faceclaim : OC - 尾方富生 Tomio Ogata
Walking the fields of perversion ﻬ Ft. Ozzy Fbab008c3ae9f8d17aadf77f5d836577
https://chroma.forumactif.com/t103-the-mist-will-fade-into-one-more-todayhttps://chroma.forumactif.com/t104-been-there-and-gone-tomorrow#419https://chroma.forumactif.com/t128-are-the-memories-i-hold-still-validhttps://chroma.forumactif.com/t188-tonight-is-the-night
bras droit du clan abysse
ﻬ Walking the fields of perversion Ft. OzzySes mains sont douloureuses. Lui qui n’avait connu que la peine des coups et des cris n’avait jamais réalisé l’ampleur d’un labeur tel que celui d’un mineur. Par nature, 1652 n’a jamais été d’un format portatif ou miniature. Mais l’adolescence ne l’avait pas non plus rendu le plus imposant du monde. Sa peau tannée est tâchée de noir, plus que celle des autres, parce qu’il n’a pas encore tout compris. Parce qu’il a encore tant de choses à apprendre. Mais ses mains lui font mal, une douleur qu’il n’avait jamais vraiment connue avant. Celle de la fatigue, celle de ses os et de ses muscles qui tirent sans qu’il ne comprenne vraiment d’où ça pouvait venir. Comme des millions de petites piqûres.

Les mineurs ont tendances à le faire courir à gauche à droite. S’il y avait eu une machine à café c’est probablement là qu’ils t’enverraient plus d’une fois. Mais dans les mines rien de tout ça. Tout le monde a sa propre flasque. Tout le monde va à ce rythme coordonné quasi inhumain. Parfois, 1652 se demande s’ils sont aussi humains qu’il l’est. La vérité c’est que seule la sueur sur leur front prouve qu’ils sont sûrement faits du même alliage que lui.

Les jours passent et la douleur commence à s’estomper. L’intérieur de ses paumes porte quelques ampoules, des rougeurs, mais il voit bien que d’ici quelques mois, ses mains seront aussi calleuses et fermes que celles des autres. Son mentor lui a recommandé de suivre l’un des éclaireurs aujourd’hui. D’assister à la procédure d’élargissement des galeries. Ils ne sont pas beaucoup à faire ce métier risqué, mais lui se trouve fasciné. Les choses se font généralement très tard le soir, ou lorsque les mineurs ne sont pas là. L’important est d’éviter un éboulement comme ça a pu être le cas dans le secteur 3 sud. Ce n’est pas évident de connaître toutes les galeries, mais 1652 se congratule de ne pas encore s’être perdu ce jour-là.

Du moins, c’était sa pensée jusqu’à ce qu’au détour d’un embranchement, les couloirs se fassent plus sombres. 1652 ne s’arrête pas d’avancer, persuadé d’être allé dans la bonne direction. C’est pourtant sur un tout autre homme que celui qu’il cherchait qu’il tombe. Et sa surprise n’en est que doublée lorsque la voix de l’homme sort de l’un des recoins mal éclairés, arrachant un glapissement surpris à l’adolescent. Peut-être était-ce un ego à l’époque encore mal placé, ou le simple fait de ne pas vouloir passer pour une poule mouillée, mais 1652 tente de ne pas passer pour un enfant, joue le costaud sans peur, mais il est aussi évident que le nez au milieu de sa figure qu’il n’en mène pas large, impressionné par la personne lui faisant face.

Resté planté là, sans trop savoir si une réponse était réellement attendue à cette rhétorique, la mention de son mentor arracha un petit sourire fier à 1652, surtout à la simple idée de pouvoir contenter l’homme. C’est pour cette raison que les choses finiront par s’envenimer, mais à cette époque-là, il n’en avait pas encore conscience. Profitant simplement d’une fierté mal acquise, d’un sentiment de réussite qui pourrait autant être de la flatterie qu’un simple mensonge. Mais il ne sait pas encore de quelle cruauté le monde des adultes est bercé. Après tout, il n’a grandi qu’avec des jeunes de son âge. Les adultes sont des figures d’autorité et de vérité. Tout rebelle a-t-il pu être ne pouvait en rien changer cette vérité. Alors il fait ce qui lui semble correct. Tend la serviette encore relativement propre qu’il avait récupéré ce matin avant sa prise de service et la tend au vieil homme pour qu’il puisse essuyer sa face, gardant malgré tout une certaine distance de sécurité par simple précaution.

« Pas encore, il m’a dit qu’après que j’ai vu toutes les ficelles du métier il m’emmènerait dans les galeries souterraines. »

Il ne sait pas encore tout. Ne se doute pas une seule seconde de ce qu’il peut se passer dans les strates inférieures et supérieures. Tout ce qui se déroule sous la ville est un grand mystère. A cette époque, 1652 ne sait même pas que les vagabonds peuvent réellement survivre sans voir la lumière du soleil.

« Il m’a parlé des galeries sous les secteurs désaffectés. Qu’il y a des choses à y découvrir ! Peut-être qu’on y trouvera des minerais rares. »

Cette pointe d’excitation juvénile sonne claire et nette dans sa voix. Et c’est seulement lorsqu’il réalise qu’un sourire à naturellement fleuri sur son visage qu’il se ravise, détournant le visage d’un air embarrassé, le rouge brûlant ses joues, gracieusement dissimulé par les ombres de ce bas monde.

« Qu’est-ce que vous faites ici… ? 7894 m’a dit qu’on ne devait pas s’aventurer seul dans les galeries… »

Parce qu’en ce temps-là, la parole de son mentor était la seule qu’il pouvait croire sans réfléchir, il ne réalise pas, réalisera trop tard.

« Il dit qu’il n’y a que les VIP qui peuvent faire ça. »
Contenu sponsorisé