CHROMA
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You're aching, you're breaking ﻬ Ft. 8027

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Déchu
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ﻬ You're aching, you're breaking Ft. 8027Très tôt dans sa vie, 1652 a appris a faire abstraction de ce qui l’empêchait d’aller de l’avant. A commencer par les règles. Il s’agit d’avoir une conception assez ouverte pour que tout laisse place à l’interprétation. Les arrêtés ne sont que des règles qui ne doivent pas être enfreintes. Il n’a jamais été question de ne pas toucher les limites. Il faut ensuite faire abstraction de ses propres limites. Courir plus vite que la milice. L’égoïsme gagne sa place ici. Courir plus vite que le plus lent du groupe. Aller plus loin que les frontières. Trouver l’issue que personne ne connaît. Il a mis les pieds dans les mines en ne sachant pas quelles étaient les limites de ces galeries. Aujourd’hui, elles sont sa porte de sortie de prédilection.

Mais tout ça c’était sans compter sur 8027. Il a encore le goût amer de cet avertissement qu’elle lui avait adressé. La froideur indifférente de ses mouvements et de ses mots. La première fois qu’il l’a vue, il l’a détestée comme on peut haïr celui ou celle qui vous rend la vie plus difficile par simple besoin d’avoir raison. La seconde fois, il l’a détestée au point de devoir l’aimer. Les limites doivent être poussées, même les siennes. On ne fait pas d’un altruiste un égoïste. Ou du moins, pas sans le laisser se ronger de culpabilité.

Cette nuit-là, 1652 savait qu’elle l’aurait couvert. Déplacement suspect d’un mineur hors de son District. Elle ne saura pas jusqu’où il était allé. Mais il n’y avait aucun doute à avoir sur la réalité des faits. Elle le connaît trop bien désormais pour ne pas avoir au moins la plus maigre des suspicions à son égard.

C’était préparé à cette éventualité qu’il était rentré jusqu’au District 08. Sa tenue est toujours aussi sale si ce n’est plus. Il a encore cette sensation fantôme d’une chaleur contre sa peau. Et sous ses doigts, il ne peut oublier la caresse des mèches vermeil qu’il aurait pu effleurer des heures durant.

Il entre dans l’appartement le pas lourd mais silencieux. Il retire ses chaussures de travail, sales de terre et de poussière, défait sans y réfléchir son bleu de travail. Elle sera là, mais sa pudeur n’a jamais été une priorité. Il passe le vestibule et fait claquer la porte du lave-linge lorsque le clac du tambour se refermant sur son vêtement éclate dans la petite buanderie. Ne portant qu’un boxer ne laissant aucune place à l’imagination, il se trouve même trop décent pour ne pas offenser sa vertu à elle. Il ne la cherche pourtant pas. Un coup d’œil à l’horloge digitale de la cuisine indique vingt-deux heures passées. Il extrait une bouteille d’eau du frigidaire et boit sans poser ses lèvres sur le goulot. Lorsqu’il referme la porte, la légère lueur du réfrigérateur se tue et le laisse dans une presque obscurité.

Mais ce n’est pas ça qui l’empêche de l’apercevoir, elle et sa petite stature qui semble vouloir en imposer plus que le golem qu’il incarne. Il ne cherche pas son regard, ne l’ignore pas non plus. Mais il la dépasse en sortant de la cuisine, bien décidé à rejoindre la salle de bain.

Une chose est sûre, la soirée ne sera pas de tout repos.
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22h36_ Ce soir-là 8027 a fait des heures de supplémentaires. Comme la veille. Et le jour d’avant. Et même toute la semaine. 8027 est restée devant son ordinateur bien après que tout ses autres collègues n’aient abandonné avant elle. Cela fait des jours qu’elle explose les chiffres. Au point que ce sont des enregistrements d’autres districts qui lui ont été confiés en guise de récompense pour son travail acharné. Elle ne se fait pas d’illusions quant au fait que tout le monde doit allègrement la détester. Après tout si 8027 peut travailler plus de 10h d’affilée, pourquoi pas eux ?  Elle sait que ce n’est qu’une question de temps avant qu’elle ne passe d’employée modèle à cible à abattre. Toujours se fondre dans la masse. Jamais trop. Jamais pas assez. Pile au milieu.
Mais 8027 s’en fiche. Aujourd’hui encore ses yeux ont parcouru le moniteur inlassablement du matin au soir, s’arrêtant à peine pour un café ou une pause toilette. Il faut que ce soit elle. 1652. Il faut absolument que ce soit elle qui le trouve.

Des années de mariage lui ont appris à traquer la petite bête, à défaut de pouvoir la dompter. D’ordinaire le silence qui pèse entre eux n’est pas un problème, loin de là. C’est même un gouffre bien commode qui les cloisonne, définit les frontières de leur territoire bien à eux. Ne me marche pas sur les pieds et les moutons seront bien gardés. Seulement, parfois 8027 peut entendre cette brèche s’étendre, petit à petit, grignoter au quotidien les fondations de leur relation qu’ils ont pourtant mis tant de temps à ériger. C’est comme si cette absence de tout pullulait, venait s’immiscer entre eux jusque dans le lit où même quand elle posait une main timide sur son dos dénudé, 8027 ne ressentait plus rien. Pas même l’ombre d’une pulsion. Comme s’il n’était pas vraiment là. 1652 est froid comme la pierre nonobstant la chaleur de son corps qui peut lui brûler les doigts.
Alors oui, 8027 doit-elle s’étonner du fait qu’hier 1652 ne soit pas rentré ? Cela fait un moment qu’elle s’est déjà préparée mentalement à cette possibilité. Et pourtant cela ne l’a pas empêchée de l’attendre toute la nuit sur le canapé, près de l’entrée. Comme elle le fait à présent. Comme elle le fait au travail quand elle attend que soudain ce soit l’image de 1652 qui surgisse à l’écran. Elle attend que la porte claque, que le pas lourd du mineur résonne dans le couloir.
Le bruit d’un verrou qui s’ouvre.

Ce soir-là son attente est récompensée.

Mais toujours ce silence, ce silence qui l'étrangle, invisible dans l'obscurité du salon. Il fait comme s'il n'était pas là, se déshabille sans gêne et sans pudeur et s'en va jusqu'au frigo. Sans lui adresser un mot, sans un regard. Un jour, c'est toute entière que ce silence va l'avaler. Un jour, 8027 n'existera pas.
Elle tente.

_T'as vraiment du culot pour rentrer à cette heure-là comme si de rien n'était.

À coup de reproche et de paroles sèches. Maladroitement. Elle tente de briser cette cloison. Quitte à se manger le mur la tête la première et se casser les dents.
Déchu
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ﻬ You're aching, you're breaking Ft. 8027Le son de sa voix pourrait être doux s’il n’était pas aussi affuté que les lames d’un rasoir. 1652 ne s’arrête pas, marchant du même pas jusqu’à la salle de bain. Rendu à l’encadrement de la porte, rien ne montre qu’il l’a entendue. Le clic distinctif de l’interrupteur fait couleur l’immondice lumineuse et trop blanche dans le couloir, révélant les aspérités sur le plancher, dessinant d’un halo de grâce quelques moutons de poussière qu’un coup de balai bien mérité pourrait effacer. Dos à elle, elle ne verra probablement que son ombre s’étirer sur le sol. Mais sa voix n’est pas qu’un mirage, non. Il est aussi sec et détaché qu’elle lorsqu’il raille, acerbe et épuisé.

« Jusqu’à preuve du contraire, entre ces murs tu n’as aucune autorité pour me réclamer ce genre d’explication. »

Il ne faudra que ça pour qu’il ponctue ces mots d’un simple claquement de porte. Le silence lui arrache un soupir alors qu’il verrouille la porte, bien déterminé à ne pas être indisposé pour quelques minutes. Enfin dévêtu, il repousse le rideau de douche et laisse l’eau brûlante lui calciner la peau, son front appuyé contre le carrelage froid de la pièce. Ses épaules sont nouées. Ce mode lui échappe. Il veut simplement quelques minutes de répit. Il veut simplement oublier. Ses poings se referment de façon répétée, comme une machine tentant d’assimiler le dommage fait à sa mécanique. Rien ne va. Il ferme l’arrivée d’eau chaude et tourne l’autre au maximum, le choc thermique lui arrachant un frisson. Il devra de toute façon se confronter à elle. Il n’y gagnerait rien sans les idées claires.

Lorsque 1652 refait surface, une poignée de minutes plus tard, il ne porte qu’une serviette nouée à sa taille, ses cheveux encore trempés laissant quelques gouttes d’eau cascader à leur guise sur sa peau. Ses pas résonnent dans le couloir et lorsque son regard croise celui de 8027, il hausse un sourcil, l’air de vouloir la faire sortir de ses gonds.

« Encore là ? Tu veux quelque chose, peut-être ? »

L’animosité n’est pourtant pas volontaire. Il y a juste quelque chose qui l’irrite dans la façon qu’elle a de le toiser. Dans l’air régalien qui exsude de sa personne comme si le monde était sien. Mais ici, dans cet appartement, il n’était pas plus mineur qu’elle était milicienne. Ici, elle n’avait rien à lui reprocher car il n’avait commis aucun tort.

« Viens-en aux faits, Clarice. »

Il ne lui fait même pas l’affront de croiser les bras ou de tenter d’user de sa taille pour la dominer. Il suffit de voir l’acier luire au fond de ses yeux. De voir combien la fatigue tire sur chaque ligne de sa personne. Combien chacune de ces vérités se reflète sur elle. Il n’a pas envie de se battre. Mais il n’a pas non plus envie de la laisser gagner.
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22h37_ Si 8027 s'est drapée dans ce voile d'impassibilité depuis des années au point de finir par être sur le point de s'asphyxier avec, c'est bien parce que la langue de 1652 est tranchante comme du verre. Mieux vaut la caresse froide du silence aux éclats mordants qui surgissent de la bouche de son mari.
Les mots de 1652 lui font l'effet d'un choc électrique. 8027 serre les dents. Serre les poings. Ravale une insulte et sa fierté. Enfin plutôt s'étouffe avec. Elle n'a pas le temps de se lever du canapé pour mieux répliquer qu'il lui claque déjà la porte de la salle de bain au nez. Et voici que le silence la ravale à nouveau, à peine dérangé par le bruit de l'eau qui coule. L'idée de faire irruption dans la pièce lui traverse vaguement l'esprit mais pourquoi faire ? Il aura sûrement actionné le verrou. Et sera assurément d'encore plus mauvaise humeur. 8027 soupire alors et retourne s'asseoir. C'est très calmement qu'elle enlève ses lunettes et les pose sur la table basse avant de croiser les jambes et les bras. Elle n'est plus à trois-quatre minutes près d'attente de toutes façons. Et puis elle compte les secondes, cale son souffle sur les battements frénétiques de son coeur jusqu'à ce que la porte s'ouvre à nouveau.  

Tous les efforts de 8027 pour contenir son exaspération sont réduits à néant tant par le regard rempli de défi de 1652 que par le fait qu'il ose laisser quelques gouttes dégouliner de sa tignasse et s'écraser sur le parquet. Il fait vraiment exprès. Il la provoque. Pourquoi ? Pourquoi 1652 ne peut pas s'écraser et la fermer comme tout le monde ? Pourquoi faut-il toujours qu'il cherche la merde ? Pourquoi faut-il qu'il la cherche elle ? 8027 n'attend rien de leur mariage sinon qu'ils se laissent tout les deux tranquille. Ce n'est pourtant pas bien compliqué. Les mâchoires de Clarice se serrent à leur tour mais pas pour très longtemps.

_Très bien Arun. Répond-elle lentement, insistant sur son prénom puisqu'elle ne l'appelle jamais ainsi en temps normal. Son ton est aussi glacé que d'habitude, en contradiction évidente avec la rage qui lui ronge l'estomac. Puisque Arun le demande si gentiment, les reproches de Clarice jaillissent, sifflent dans le salon comme des coups de tonnerre. Froids. Secs. Précis. Si tu penses que je peux, non que je veux nettoyer après tes conneries indéfiniment tu te mets le doigt dans l'oeil jusqu'à l'os. Tu crois que tu peux te permettre de te promener à ta guise dans les autres districts au beau milieu de la nuit comme si personne ne le savait ? Tu crois que tu peux découcher tranquillement sans qu'on te voit ?

Est-ce qu'il sait seulement le calvaire qu'il lui fait vivre au boulot, la fatigue et le stress qu'elle accumule juste pour le couvrir ? A-t-il seulement idée du sang d'encre qu'elle se fait pour lui ? Non. Car 8027 ne lui dira pas. Il ne le mérite pas. Elle hausse la voix sans le vouloir quand elle se redresse pour lui faire face, pas du tout intimidée ni par la carrure, ni par la nudité de son partenaire.

_Tu vas te faire chopper Arun. Tu vas te faire chopper et bannir et je ne pourrais plus rien faire pour toi. Et puisque je n'ai aucune autorité et puisque que tu te conduis comme le dernier des abrutis, je vois pas ce qui m'empêche de te dénoncer moi-même !

Sur la pointe des pieds, Clarice relève le menton et le fixe droit dans les yeux. Des éclairs naissent dans son regard tandis que tout ses muscles se raidissent. Une étincelle prête à détonner à la première occasion.
Elle ne pense pas ce qu'elle vient de dire. Malheureusement, 8027 n'a jamais été du genre à se reculer. C'est à peine si elle regarde en arrière. Si elle commence à douter, elle se sait vaincue avant même d'avoir commencé.
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ﻬ You're aching, you're breaking Ft. 8027C’est dans ces moments-là qu’il se souvient de ce qui parfois l’attire profondément chez 8027. Cette flamme qui brûle au fond de son regard. Cette façon qu’elle a, dans l’élégante stature qui est la sienne, d’imposer sa personnalité. Elle qui lui ressemble tant. Effacée et réservée. Non pas par timidité, non pas par peur. Par pure et simple nécessité.

Ses yeux sont cernés, la fatigue se lit sur ses traits, il devrait prendre davantage soin d’elle. Mais quelque chose l’irrite, l’agresse, dans la façon qu’elle a de croire qu’il attend tout d’elle. Dans la façon qu’elle a de croire que ses faits et gestes sont tous égoïstement orientés. Elle avait la mémoire courte. Mais l’éclat de sa voix lui fait relever le menton, la toisant d’un air subitement rendu plus mauvais. C’est à ça qu’elle a envie de jouer ? Il ne va pas la louper.

Du bout des doigts, il appuie sur le sternum de la jeune femme, la forçant à se reculer avant de la fusiller du regard.

« Tu sonnerais presque jalouse, Clarice. Prends garde, je pourrai croire que tu t’intéresses à moi. »

Pourquoi quelque chose ne lui plait pas. Le ton de sa voix ne laisse résonner aucune pointe d’amusement. Non, il n’est plus réellement là pour passer un moment agréable ou asticoter sa partenaire. Il aurait presque l’envie de la blesser verbalement. Mais il se contente simplement d’évoquer la simple vérité. Ou plutôt, un mensonge éhonté.

« J’ai fait une rencontre sur Lovebees. Je voulais simplement passer du bon temps. Ça ne devrait pas te poser de problème, hm ? »

Il la toise, l’observe, retient chaque tic, chaque froncement ou plis de son visage. Elle est une flamme cherchant désespérément à sortir de son foyer. Une étincelle qui ne demande qu’à embraser le combustible le plus proche. Elle voudrait faire exploser le monde entier. Il veut lui donner mieux. De ses mains larges, il attrape les poignets trop fins de sa douce. Il ne serre pas assez pour lui faire mal. Mais bien assez pour qu’elle ne puisse pas s’échapper quand il retourne leur situation et la cale contre le mur tel un simple fétu de paille. Il la surplombe et la domine, ramenant ses deux poignets au creux de l’une de ses paumes, plaquant son avant-bras au-dessus de la jolie tête rousse de la milicienne. Ainsi perché, ainsi dominant, il susurre contre son oreille.

« Tu veux me faire bannir… ? Je t’en prie. Mais tu sais très bien Clarice… »

Le geste est délicat mais tout aussi menaçant qu’un prédateur face à sa proie. Il veut la désarçonner. Il veut qu’elle perde le contrôle. Il veut qu’elle lâche prise et cède au laissé aller.

« Si je n’étais plus là, je te manquerais beaucoup trop. »

C’était leur triste réalité. Tous les deux pris au piège dans cette cage. Tous les deux cloîtrés dans un environnement confiné qui ne leur convenait pas. Il relâche ses mains et se recule, ne rompant pas le contact avec les lagons d’azur de ses iris une fois qu’il les a retrouvés. L’océan rencontre la glace. S’il avait eu la référence, probablement aurait-il plaisanté quant à leur amour.

Le Titanic.

La tragédie ne tarderait pas à arriver.
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22h45_ 8027 voit quelque chose de sombre s’allumer sur le visage de son 1652. N’importe quelle autre femme censée à sa place aurait sûrement pris peur. Mais pas 8027. Cet air mauvais sur le visage de 1652 c’est juste un appel de phare dans l’océan de ses rancunes. Une invitation à venir se crasher toute entière elle et sa frustration sur cette forteresse de nerfs et de muscles que son corps lui inspire. L’envie de lui déverser toute sa colère sur le coin de sa petite gueule pleine de suffisance est bien présente. Comme celle de lui en coller une, une seule. Propre et nette. Mais Clarice connaît bien ce petit jeu, ce cercle vicieux dans lequel il tente l’entraîner. Elle se sent à deux doigts de chavirer. Surtout quand il se permet de la toucher pour la faire reculer.
Clarice ne lui résiste même pas. S’il est question de force physique, elle n’a aucune chance. 1652 pourrait lui éclater la tête quand il veut sans grande peine s’il le souhaitait réellement. Mais ce n’est pas ça qu’il cherche, n’est-ce-pas ? Pas plus que le grand amour sur Lovebees.

8027 reste un moment interdite devant les paroles de cet homme. De son homme ? Pas tellement. Apparemment. Ses sourcils se froncent et des rides de contrariété apparaissent à la naissance de son nez. C’est la seule réaction qu’elle s’autorise à avoir. C’est beaucoup trop facile. Elle se tempère. Elle est douée pour ça. Elle le fait tout les jours, de la seconde où son alarme sonne au petit matin à la minute où ses songes prennent le dessus lorsqu’elle s’échoue dans ses draps. Il va falloir faire mieux que ça. Mieux que la plaquer contre le mur. Elle n’a pas besoin de répondre, pas besoin de s’embraser. Elle a changé d’avis. Il lui suffit juste de planter ses deux yeux froids dans ceux d’Arun comme deux grands crochets en réponse aux susurrements du mineur. Un frisson la parcourt. Son souffle est chaud. Sa peau est encore humide. À ce petit jeu, Clarice ne compte pas perdre. À vrai dire, elle ne compte même pas enclencher la partie. Certaines batailles ne méritent pas d’être menées.
Pourtant, lorsqu’il la lâche, 8027 siffle son propre poison :

_J’aimerais tant que tu aies raison. Au moins j’aurais une excuse valable pour te supporter depuis toutes ces années.

Elle s’approche d’Arun et sa petite main lui saisit le menton sans une once d’hésitation. Ferme. Imperturbable. Toujours agrippée à ses pupilles, Clarice le toise un moment en silence, des flammèches dansant dans ses iris en reflet à cet éclat fiévreux qu’il a lui-même dans le regard. L’espace de quelques infimes secondes, c’est comme si elle voyait à travers lui. C’est comme si elle le transperçait à grands coups de prunelles, que rien ne pouvait lui échapper. Derrière cet 1652 exalté, il y a le mari et il y a l’homme et il y a l’humain et il y a la fatigue et il y a ce long fil tendu, trop tendu sur le point de craquer. Elle connait Arun autant que lui la connait. Il la couvre. Mal. De quoi, elle l'ignore encore. C’est vrai qu’ils se ressemblent. Trop. Et si elle le voit, si elle le comprend, elle n’a pas la lucidité nécessaire à lui venir en aide. Pire. Dans cette image de ce 1652 à deux doigts d’imploser, 8027 se reconnait. Et ça lui fait peur. Autant que ça lui fait mal. Ce n'est pas ce qu'elle lui a demandé.
À ce gouffre de grisaille muette qui se creuse entre eux deux, Clarice ne connait pas la solution.

_Menteur. Elle retire sa main, effleure sa mâchoire du bout des doigts. Il va falloir apprendre à mentir mieux que ça quand tu seras banni si tu veux survivre.

8027 tourne les talons, disparait dans la chambre. La porte claque derrière elle mais se rouvre aussitôt.
22h47_ Un oreiller s’abat sur la figure de 1652.

_Ce soir tu dors sur le canapé.
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ﻬ You're aching, you're breaking Ft. 8027Elle est là. Elle est là cette flamme incendiaire qui brûle au fond des prunelles azur. Un coucher de soleil en plein été. Le bleu semble s’embraser pour ne laisser place qu’à la chaleur pesante et insupportable d’une marque animale. Comme un fer rouge. Un fer rouge aux doigts fins et acérés. Un fer rouge qui le retient sans qu’il n’ait même à essayer de se débattre. De son regard placide et froid, le feu contre la glace, il sait qu’il ne craint rien. Il n’a jamais levé la main sur elle. Ne le fera jamais. Et une gifle ne lui ferait que le plus grand bien. Mais rien ne vient. Rien ne vient si ce n’est la claque d’un seul mot. Un simple mot.

La vérité.

Et en une caresse, la muraille si soigneusement érigée se fissure. La voix de Clarice est presque plus douce. Presque trop juste. Et Arun reste immobile, comme pris sur le fait. Il savait. Il savait parfaitement que cet arrangement entre eux deux ne fonctionnait aujourd’hui qu’en raison de leurs similitudes. Que si elle parvenait ainsi à encaisser son tempérament, c’était uniquement parce qu’ils avaient été forgés du même alliage. Dans ce cas, pourquoi est-ce que ses paroles sont aussi douloureuses ? Et pourquoi s’en va-t-elle ?

Laissé là, il reste silencieux, ne rattrapant même pas l’oreiller qui lui est jeté au visage. Interdit, son regard se détache du mur où elle avait été pour se tourner vers la porte où sa partenaire se tient toujours. Et pour la première fois de la soirée, la fatigue et la peine se lisent enfin sur ses traits lorsque ses épaules s’affaissent, le forçant à détourner les yeux.

« Clarice… »

De ses deux mains il vient frotter son visage avant de se pencher pour rattraper l’oreiller du bout des doigts. Seulement là, il ose à nouveau l’approcher, ne se permettant pas d’entrer dans la chambre pour autant, non. Il n’en a pas le droit. Il croise ses yeux et quelque chose semble s’effriter au fond du regard clair d’Arun. Quelque chose glisse entre ses doigts sans qu’il ne puisse le rattraper. Et dans un fracas silencieux, s’abat sur le sol. L’oreiller retrouve le plancher des vaches alors qu’il vient repousser les mèches rousses derrière l’oreille de la milicienne, une tendresse qu’il ne lui montrait que trop rarement dans ces gestes. Une tristesse réelle dans le son de sa voix.

« Juste ce soir. »

Il déglutit et cherche son regard, l’air perdu, comme un animal que l’on aurait ébloui. Comme s’il avait perdu ses repères. Il se penche sur elle, appuyant son front contre le sien et souffle, la voix tremblante.

« Pardonne-moi juste cette fois. »
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22h47_ 8027 pourrait se sentir fière d'avoir aussi aisément ébréché la façade de 1652 qui vient de voler en morceaux. Révélé au grand jour, 1652 n'a plus grand chose d'effrayant. Et 8027 n'arrive pas à en être satisfaite. Il n'y a aucune gloire et aucune de fierté dans ce combat matrimonial. Il ne leur reste que l'usure, l'usure lente et triste qui pulse doucement dans leurs veines. Clarice prend le parti de la fuite plutôt que celui de la mise à mort. Cette bataille-là ne l'intéresse pas. Et dans chaque coup qu'elle lui porte ce sont ses propres plaies qui se rouvrent. Hisser le drapeau blanc et s'enfermer dans la chambre, qu'on la laisse dormir, sombrer dans le coma de son sommeil. Que les lumières de cette comédie qui ne fait plus rire personne s'éteignent histoire d'enfin laisser les acteurs souffler. Demain, ils recommenceront.
Dans l'entrebâillement de la porte, elle regarde tout de même Arun. Il fait petit d'un coup avec ses cernes et sa tristesse. Vulnérable, nu sous sa serviette avec pour seul lot de consolation ce misérable oreiller. Mais 8027 est encore trop excédée pour lui répondre quoique ce soit qui ne serait pas blessant. Les bêtises de cet homme l'ont usée. Elle se tait. Elle sait pourtant qu'il regrette. Et dans le regard de l'homme quelque chose se meurt. Le coeur de Clarice se froisse. Alors fragile, elle le laisse s'approcher, laisse ses doigts parcourir sa chevelure et décroise les bras. Ses lèvres tremblent. Clarice se déteste à se voir à son tour défaite en si peu temps. Elle a tourné la tête pour cacher la moiteur de ses yeux, éviter d'être aveuglée par la tendresse d'Arun habituellement cachée sous les crocs et la suie.

_Arrête. Son ton est suppliant mais elle le dévisage quelques instants et ferme les yeux quand son front vient rencontrer le sien. Je peux pas continuer comme ça... Ses mains glissent dans le dos d'Arun et l'entraine doucement vers le lit en réponse muette à ses excuses. Elle redécouvre l'homme sous le matricule, la bête meurtrie sous l'animal sauvage et comme à chaque Clarice se rappelle ô combien elle déteste l'adorer.

Ils se laissent tomber sur les draps et Clarice s'empresse d'enfouir son visage contre son torse et s'agrippe à lui, passant ses jambes autour de ses cuisses. En dépit de la peine et de tout le stress qu'il lui inflige, il y a quelque chose d'intrinsèquement réconfortant à se blottir contre lui, à entendre son coeur pulser contre sa poitrine. Elle se sent bien dans les bras d'Arun, peut-être parce que leurs étreintes ne se produisent pas assez souvent à son goût.
Malgré la nudité évidente du mineur, il n'y a rien de sexuel dans la façon qu'elle a de se recroqueviller contre lui, elle est plutôt pareille à une petite créature se réfugiant dans sa tanière. Elle voudrait creuser son nid dans ces draps, dans sa chair, dans leur chambre. Garder Arun collé à elle comme pour l'empêcher de se détruire et de disparaitre. Mais la liberté qu'elle lui concède encore c'est un peu près la seule chaine qui ne soit pas déjà assez accrochée à son cou. 8027 n'a pas cette cruauté.

Sous la crinière rousse, tapie contre le thorax d'Arun, une petite voix à demi-étouffée, qui n'a rien à voir avec celle de 8027 s'élève :

_J'ai peur du jour où tu vas te faire tuer.
Déchu
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bras droit du clan abysse
ﻬ You're aching, you're breaking Ft. 8027Il suffit d’un seul mot. Un seul. C’est tout ce qu’il fallait pour que le maigre espoir de 1652 d’obtenir le pardon de sa partenaire vole en éclat. Pourquoi avait-il été suffisamment idiot pour y croire. Il l’avait cherché, avait poussé tous les boutons délibérément pour susciter l’agacement de 8027. Il ne lui aurait sûrement pas donné de seconde chance, s’il avait été à sa place. Non, il pensait même toujours mériter la gifle qu’elle ne lui avait pas asséné. Peut-être que c’était ça la vérité. Qu’elle tenait la meilleure façon de lui rendre son silence – en faisant précisément ce qu’il lui infligeait ces derniers temps –.

Son regard tombe sur le sol et il réalise trop tard qu’il a commis une grave erreur. Qu’il espérait pouvoir panser ses plaies avec l’illusion de la chaleur de 8027 à ses côtés. Ses bras retombent lentement alors qu’elle semble rendre les armes. Qu’elle semble abandonner tout ce que 1652 peut être ou représenter pour elle. Il a merdé. Il a tellement merdé que même elle ne voulait plus rien savoir. Il aurait sûrement dû réaliser que son humeur influençait sa perception du monde. Aurait dû entendre ce trémolo discret dans la voix de Clarice. Mais son cœur se serre à s’anéantir par lui-même lorsqu’elle l’enlace. Il ne sait pas réagir, resterait presque interdit.

Il ne la mérite pas.

Il ne comprendra probablement jamais. Son dos rencontre les draps, et au-dessus de lui, aussi belle et flamboyante qu’elle l’a toujours été, elle se rend vulnérable pour quémander son attention. Comment en étaient-ils arrivés-là ? Eux qui avaient toujours su cantonner leur violence dans un sarcasme au cynisme décapant. Qui retrouvaient leurs esprits au creux d’ébats sulfureux. Ses bras se referment sur elle, et contre lui, il la serre comme la plus précieuse des trouvailles. L’une de ses mains dans son dos remonte sur sa nuque, caressant et massant la naissance de ses épaules. Parcourant les courtes mèches vermeilles. Il continue de la rassurer, ou plutôt devrait-il être honnête et avouer que ce poids sur son corps, ce petit bout de femme qui le cloue dans leur lit, est la seule chose qui parvient à le calmer.

Leur chaleur n’est qu’à eux, et lorsqu’il entend le son de sa voix, il sait qu’il a échoué. Il n’avait jamais douté de son incapacité à la rendre heureuse, parce qu’elle était ce joyau précieux qui savait briller par lui-même, mais nécessitait un rayon de lumière pour la faire luire de milles éclats. Il n’était que les entrailles de la terre, il n’était de charbon et poussière, ternissant sa brillance jour après jour à son contact. Elle méritait mieux. Elle méritait tellement mieux.

Sur eux deux, il remonte le drap, de peur qu’elle puisse avoir froid – comme d’habitude –. Ainsi enveloppé dans cet écrin d’un mensonge délicat, il lui fait doucement relever le visage et embrasse l’une de ses joues, puis la seconde avant de laisser ses pouces redessiner ce visage qu’il tient en coupe.

« Ce jour n’arrivera pas. »

Il était délibérément trop sûr de lui. Elle devait l’entendre, elle le savait même trop bien. Mais son rôle n’était pas celui de rester en vie pour découvrir le terme de l’histoire. Lui n’était sûrement qu’un pion, qu’une erreur qui enraille petit à petit le système sans que personne ne l’ait encore réalisé.

« S’ils venaient à s’en prendre à moi, je fuirai dans les souterrains. J’irai rencontrer Vengeance pour lui demander une place parmi les siens. »

Il repousse ses cheveux, dessine la ligne délicate et légèrement rougie du contour de ses yeux. La tire un peu plus à lui et la berce de tout son corps.

« Je ne laisserai personne vous faire de mal. Pas à toi. Pas à elle. Les choses… Tout prend plus de temps que je l’aurai voulu. Mais tu seras en sécurité. »

Du moins, c’était à ça qu’il s’évertuait depuis des mois. Il voulait s’assurer que peu importe la suite, peu importe quoi, elle serait là, en sécurité, protégée, avec l’espoir un jour de renouer le lien qu’elle avait perdu avec 3793.

« Tu peux me faire confiance Clarice. Je ne laisserai rien t’arriver. Ni à toi, ni à notre princesse. »
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22h48_ L'espace d'un court instant, lorsqu'il relève sa tête et l'embrasse doucement, Clarice se surprend à le croire. Oui. Ce jour n'arrivera pas. Arun sera prudent. Tout se réglera comme elle l'avait prévu à la base. Ils vieilliront ensemble, fatigués et usés par la machine impitoyable et pourtant généreuse qu'est Inner_A13 puisqu'elle leur permet de survivre côte à côte, l'un contre l'autre. Il suffit de quelques secondes à Clarice pour s'imaginer des années plus tard, eux deux toujours devant la grille de cette école grise, sa main dans celle d'Arun, leurs yeux rivés vers une Sunny aux cheveux à la teinte orangée.
Mais elle n'a pas le temps de laisser échapper un soupir de contentement que dans sa rudesse bienveillante, Arun lui arrache cet espoir avec toute la puissance de son affection. Le corps de la rousse s'est tendu à nouveau tandis qu'il la rapproche contre elle et elle revient en boule, comme blessée de plus bel par la maladresse des propos de son mari qui fait pourtant de son mieux pour la rassurer.

_T'es vraiment un putain d'idiot. A-t-elle lâché, rauque. Fatiguée. Les nerfs à nouveau à vif, puisqu'écorchés par cette accablante tendresse.

8027 repousse soudainement 1652 sur le matelas. L'abîme de leur incompréhension a vite fait de les séparer une nouvelle fois et maintenant que leurs corps ne sont plus en contact, elle peut le toiser de tout son long à nouveau d'un regard redevenu terne et morne comme le bitume où se lit néanmoins un sentiment de déception si lourd qu'il pourrait assommer un homme.
Son ton est aiguisé comme une lame de couteau.

_Je ne veux pas de ta protection Arun. Je n'ai pas BESOIN de ta protection et Sunny non plus. Elle se redresse. Assassine. A-t-elle calculé son coup ? A-t-elle joué la carte de la fragilité pour mieux le planter dans le lit conjugal ? Impossible de le deviner. Je serais actuellement en parfaite sécurité si tu ne te conduisais pas comme le dernier des connards en m'obligeant à te couvrir à tout bout de champs. Tout ce que je te demande c'est de tenir à carreau et d'obéir aux arrêtés comme tout le monde. C'est pourtant pas bien compliqué.

8027 pointe un doigt accusateur vers 1652. Elle ne s'entend pas elle-même parler, ses oreilles sifflant tandis que ses reproches s'abattent vers le mineur. Bien droite et aussi dure que le ciment gris de leur appartement, 8027 est hors d'elle-même et cherche à porter le coup fatal muée par l'instinct, appliquant toutes les règles de survie qui l'ont menée jusqu'ici :

_La vérité c'est que le seul danger ici c'est TOI Arun.

La petite voix en elle lui souffle d'ajouter que tout ce qu'elle lui demande réellement c'est de se protéger de lui-même. Elle ouvre la bouche. Mais sa gorge et sèche. Les mots lui échappent, se dérobent et s'emmêlent les pinceaux sous l'effet de la fatigue et de l'énervement. Ils finissent par s'asphyxier dans sa poitrine avant même de se former à l'arrière de son palais. L'esprit embrumé, ses lèvres se referment. L'amour de Clarice se prend les pieds tout seul et crève sans un bruit dans ses yeux trop bleus, trop froids.
Le gouffre de silence entre eux s'est étiré à la force de ses mots.
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