CHROMA
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Without a goodbye to yesterday ﻬ Ft. 1055

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Déchu
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bras droit du clan abysse
ﻬ Without a goodbye to yesterday Ft. 1055Dans la pénombre des rues du District 08, la forme indistincte de sa silhouette se cache des regards, loin de l’oculaire aiguisé des caméras du quartier. Trop proche des carrières pour ne pas se sentir chez lui. Trop éloigné des quatre murs lui servant d’enclos. Il n’avait pas adressé un seul mot à 8027 lorsqu’il avait quitté les lieux. Elle avait peut-être tenté de l’en dissuader. Probablement qu’en réalité, aucun mot ne lui aurait échappé. Le silence est un environnement qu’ils maîtrisent trop bien pour ainsi le délabrer.

Suivant la longueur des grilles délimitant le périmètre des lieux, un angle puis deux. Le monde est trop étroit. Ses pensées ne lui accordent aucun repos. Il se glisse dans une allée et oublie un instant comment respirer. Le monde est trop grand. La milice viendrait sûrement l’arracher d’ici avant l’aube. Un comportement déviant. Est-ce qu’elle réalisera sa disparition ? Est-ce que ça ferait une différence ?

Sous ses doigts, la poche de sa veste est aussi râpeuse que la pierre des mines. Dans l’angle mort de cette ville, il sort une flasque d’ordinaire dédiée à contenir une ration d’eau pour les ouvriers des tunnels. 1652 lui a décidé de l’utiliser pour d’autres cas d’urgence. L’odeur de l’alcool lorsqu’il dévisse le clapet lui brûle les yeux. Ils sont plusieurs au fond des mines à avoir décidé qu’ils préféraient exploiter à tort et à travers les pommes de terre du verger que certains obtenaient illégalement par troc avec les gars des serres. Des mois durant, et la fermentation leur donnait cette poisse translucide au goût de liquide de moteur. Une rasée, deux.

Il n’est qu’une ombre dans la nuit. Et les pas au loin ne sonnent même plus comme ennemis.
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Le soir tombe. Le prospect d'une nouvelle nuit comme hier l'effraie. Ces derniers jours ont été particulièrement compliqués. Cette sensation que tout se délite, qu'il perd le contrôle de son propre esprit, la réalité fusionnant avec les hallucinations jusque dans les plantations. Il sait que c'est mauvais signe, quand les hallucinations le suivent jusque dans les plantations. Il sait que c'est le manque de sommeil qui aggrave tout ça. Mais dormir lui fait peur. Alors il ne dort pas.

Il rentre chez lui sans un regard pour personne. Sans un regard pour les silhouettes difformes se glissant dans les ombres, pour les yeux sans paupières qu'il sent, leurs regards brûlant son dos par leur intensité.
Tout est dans ta tête.
Il rentre chez lui sans incident. La fatigue plombe chaque nouveau pas d'un nouveau poids mais il ne pose pas un pied dans la chambre. Un verre d'eau, une pomme à manger sur le chemin, il repart. Laisse son téléphone derrière lui.

La nuit est tombée. Il ne sait pas depuis combien de temps il marche mais l'air tranquille et endormi de la cité lui fait du bien malgré tout. Il croise quelques repères réguliers, des patrouilles nocturnes qui le connaissent bien, désormais. Les premières fois ont été houleuses mais il a fait en sorte que les choses se passent bien par la suite. Comme toujours. On le salue, il retourne un faible sourire et un geste de la main. Peut-être qu'il devrait dévier son chemin et favoriser les angles morts. Il les connaît par cœur, depuis le temps.
Il marche encore. Il songe à faire demi-tour pour essayer d'aller dormir. Quand il relève le nez, il reconnaît les ombres acérées des éoliennes du septième district. Elles tournoient, lentement, découpent le ciel en fines lames de nuit, encore, et encore, et encore. Il ne les regarde pas trop longtemps. Elles pourraient changer de forme et décider de l'observer en retour.

Il marche encore.


Tu ne devrais pas être ici, tu le sais. Tu es vraiment stupide. Tu vas réduire tous ses efforts à néant. Ils te suivent sûrement. Tu vas te faire prendre cette fois. Tu es un poids. Tout est de ta faute. Ils le savent. Tout le monde le sait.
Tout est dans ta tête.

Le silence se fait, trop soudain. Les murmures s’essoufflent et se taisent. Attentifs. Il l'a vu. Il l'a vraiment vu, il l'aurait juré. Un sentiment d'urgence lui fouette les sangs et il se glisse à sa suite, saluant les ombres des murs comme de vieilles amies. Il reste à distance. Après quelques instants l'incertitude reprend le dessus. Ce qu'il voit n'est pas possible. Il le sait pourtant.

« Indra ? »

Et il sait que ça ne peut pas être réel. C'est donc forcément les murmures qui se jouent de lui, encore. Est-ce qu'il dort ? Sa main attrape un poignet bien vivant contre sa paume. Il ne sait plus ce qu'il peut croire. Il ne reconnaît plus le réel. Peut-être qu'il est déjà rentré. C'est ça. C'est forcément ça.
Il dort déjà.
Et la colère gronde en sourdine dans sa voix, sifflante.

« Qu'est-ce que tu fous là ? »
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ﻬ Without a goodbye to yesterday Ft. 1055Aucun sursaut de surprise, rien. 1682 a refermé sa flasque et l’a rangée lorsque les pas se sont rapprochés encore un peu plus. Une seule paire de pas. Un milicien seul sur le terrain ? Ça ne sonnait même pas plausible. Pourtant le District 08 n’est habité que de créatures du jour. Les nuits sont là pour réparer la couenne et les os des forcenés broyant la pierre de leurs propres mains. Pourquoi pensait-il à ça, déjà ?

La brûlure de l’alcool le long de sa trachée n’est rien en comparaison de cette emprise bouillante qu’est la paume se fermant sur sa chair. Dans ce noir sans fin, dans ce recoin sans nom du monde, les couleurs sont tues, et sous son regard scrutateur, derrière ses mèches trop claires, le visage le surplombant n’est pas celui de l’un de ses compagnons. Comment l’avait-il appelé ? 1652 fronce les sourcils et plisse les yeux avant d’arracher son bras du toucher de l’autre homme. Pour qui se prenait ce type ?

Prenant appui contre le mur pour se redresser, la poisse dans son jabot lui monterait presque à la tête, rendant ses mouvements plus patauds qu’ils ne devraient l’être. Mais devant lui, il ne relâche pas son attention sur l’autre homme qui déjà se permet de siffler, comme s’il était le propriétaire des lieux.

« En quoi ça te regarde ? »

Le connard manque de filer entre ses dents mais il serre simplement la mâchoire, détournant enfin le visage, agacé par le comportement de l’autre. D’une tape sur ses vêtements sombres, il efface les traces de poussière et saloperies s’étant certainement glissées là. Un geste en direction de sa poche lui confirme que sa flasque est toujours bel et bien là. Avec les matricules gravés sur chacune de leurs possessions, il ne donnait pas cher de sa peau si pareil contenu était retrouvé ici.

« Qu'est-ce que t'attends. Sors ton putain d’ordre de bannissement. »

Un simple coup d’œil en sa direction lui confirme qu'il n'en était rien. Il n'avait eu aucun doute sur le sujet mais pour simple rétorque il raille, le ton acide et violent.

« Allez dégage de là. »
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Il plisse les yeux sans reculer ni lâcher de terrain, l'observe du mieux qu'il peut dans l'obscurité. Les détails se superposent, ce qui va, tout ce qui ne va pas. Une version déformée d'Indra. Encore une autre. Trop grande cette fois-ci. Trop véhémente. Avec son haleine qui pue l'alcool de fond de cave, sa voix qui sonne faux, et ses yeux trop gris.
Indra sans être Indra. Il n'arrive toujours pas à s'y habituer, peu importe le nombre de fois qu'il en rêve, le nombre de formes que prend ce pantin motivé par l'inconscience. Avant, c'était pire. Chaque matin un nouveau deuil à faire, chaque nuit une nouvelle déception.

« Ta gueule. Qu'est-ce que tu fous à jouer les cons comme ça, putain. Un premier bannissement ça ne t'a pas suffit ? »

Maintenant, c'est presque devenu une habitude. Converser avec des ombres et les fantômes du passé comme si de rien, comme si la vie avait continué et qu'elle était remplie de secondes chances disparaissant à l'aube. C'est sa normalité à lui. Naviguer entre le vrai, le faux, le réel et les trompes l'oeil, et devoir faire comme si tout allait à la perfection. Peut-être que le cauchemar de ce soir finira bien. Il en doute.
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ﻬ Without a goodbye to yesterday Ft. 10551652 est une créature de mutisme et de silence. Il a appris à apprécier la compagnie de 8027 pour cette raison. Parce qu’elle est au moins aussi taciturne que lui. Mais celui-là ne semble pas percuter que dans les heures mortes de la nuit, sa voix porte et résonne entre les murs des blocs. Sa patience a déjà volé en éclat. Il n’a pas le goût de jouer les grands frères, ni même d’être tendre. Le geste est franc et net lorsque sa paume se plaque sur la bouche avide de fiel de l’autre homme, enserrant ses doigts sur sa mâchoire avant de le forcer à reculer d’autorité jusqu’à le plaquer contre le mur opposé. Il ne suffit que de deux pas pour que le bruit étouffé d’un corps heurtant le béton s’étiole dans le noir. Et lui reste là, le dominant de sa présence, le visage suffisamment proche pour que son souffle chaud effleure sa gueule, pour que le sifflement abject de sa voix emplie d’agacement ne lui échappe pas.

« Tu vas fermer ta gueule. Si tu tiens à crever, fais-le seul. »

D’un geste démontrant de sa frustration, il relâche sa prise avec un grondement agacé, gardant ses pupilles rivées dans les siennes.

« Je refuse d’être terminé à cause de toi. »
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Il pourrait paniquer, répliquer. Lui tordre la main, lui fracturer le genou, lui emplâtrer le nez contre l'arrête de ses phalanges. Mais à quoi bon se battre contre un rêve. Rien de ça n'est réel, de toute façon.
Une brève grimace pour l'arrière de son crâne heurtant le mur un peu trop fort. Un bref battement de coeur raté s'envolant à la suite du souffle qui lui caresse le visage. C'est le genre de détails qu'il haïra demain matin, au réveil. Ceux qui paraissent toujours plus tangibles que sa propres existence. Qui lui laissent un goût d'incomplet dans la gorge.

Les mots fusent et le font tiquer. Froncement de sourcils. Les murmures s'agitent. Ils se lèchent déjà les babines et aiguisent leurs crocs -
Tu l'as déjà terminé une fois. C'est de ta faute, tu sais ? Lui aussi il sait.
- les plantent dans sa chair et dégustent ses angoisses. Un sourcil se hausse. Maintenant qu'il s'est convaincu de l'illusion, il est bien plus simple de garder une impression de contrôle indifférente.

« T'es cruel Indra. C'est pas parce que c'est un rêve que t'es obligé d'agir comme le dernier des fils de chien. »

Mais c'est pas Indra le problème. Ca l'a jamais été.

Il fouille ses poches l'une après l'autre et finit par trouver ce qu'il cherche. Un comble si son propre subconscient lui avait refusé l'apparition d'un pauvre feutre.
Enlever le bouchon avec les dents, une main prise par le feutre. Attraper le poignet d'Indra de l'autre et griffonner son numéro à l'aveuglette sur le dos de la peau mate.

« Tu dois pas rester ici, ok ? La patrouille du 7-reg va passer dans pas longtemps. »

Avec un peu de chance, dans cette version de l'histoire, Indra parviendra à leur échapper. Il reprend son stylo et le range. Lève les yeux et hésite. Il ne sait jamais à quel point il peut influer sur les hallucinations. Il ne sait jamais à quel point il peut maîtriser ses songes.

« Envoie moi un message quand t'es en sécurité ? »
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ﻬ Without a goodbye to yesterday Ft. 1055Comme face à une énigme, 1652 se retrouve là à ne plus comprendre. Sa menace n’avait rien eu qui puisse donner l’impression que l’homme lui faisant face devrait subitement s’inquiéter. Avait-il frappé trop fort ? Etait-ce de la démence ? Un banni ? Non. Tout dans sa silhouette rappelait le labeur et l’épuisement. Son regard scrute, passant rapidement de ses yeux à toute marque sur son visage, poursuit son parcours le long de ce corps, notant les muscles, la légère maigreur, ces mains quasi spastiques qui cherchent compulsivement à mettre la main sur -

Son esprit n’a pas le temps de finir d’assimiler l’information, 1652 recule d’un pas, trop habitué aux coups fourrés, persuadé qu’une lame devait se cacher dans cette poche. Il a fréquenté trop de vagabonds. Ceux plus sauvages qu’eux-mêmes, les individus pris en cage. Il y a quelque chose dans cette lueur de folie qui luit dans les yeux de l’autre gars, dans la façon que sa main a d’attraper son bras. 1652 a presque le réflexe inné de se soustraire à sa prise, mais sous ses yeux, un simple stylo. Entre les lèvres sèches de ce fou à lier, le capuchon, sur sa peau à lui, la pointe réveille un frisson de malaise.

Il n’est pas Indra.

Alors pourquoi le ton si serré de la voix de l’autre abreuve son instinct de protection. Son propre ressenti fait volte-face devant la détresse si clairement affichée. Qu’est-ce qu’il foutait ? Qui était ce type ? Pourquoi est-ce qu’il refusait de le lâcher ? Surtout, pour quelle raison se sentait-il obligé de ne pas poursuivre dans son envolée de violence ?

Non, il reste bêtement là à le fixer. Il n’y a pourtant plus rien pour le retenir. Pas de désir d’asseoir sa domination. Pas de prise assassine sur sa peau. Comment était-il arrivé jusqu’ici sans se faire arrêter ? 1652 serre les dents avant d’agripper ce type par le bras, l’entraînant dans les profondeurs de la ruelle avec ce léger claquement de langue agacé. Sans vraiment le réaliser, sa prise est trop brusque, trop puissante. Probablement aura-t-il laissé sa marque dans sa chair. Rendus au bout de la ruelle, le long des grilles, l’obscurité leur offre la couverture suffisante pour se glisser sous l’œil inquisiteur de la caméra. Sa poigne toujours aussi ferme, il se penche sur l’autre, prononçant avec une claire pointe d’aggravation.

Il ne comprenait plus rien.

« Rentre. Rentre avant qu’ils ne t’attrapent. »

Peu importe quel mal tenait pareille emprise sur lui, 1652 ne pouvait pas laisser l’un des siens sombrer. Ils étaient deux sauvages de la même espèce. On ne sacrifie pas ses pairs. Putain de conscience et de connards tourmentés. Sa main libre agrippe l’homme à la longueur de sa gorge, ses doigts fermes sur sa nuque tandis qu'il lui fait relever le visage d’autorité, ses pupilles trop claires cherchant un semblant de lumière dans le beffroi égaré de l’âme à laquelle il faisait face.

« Commence par penser à ta sécurité avant celle des autres. Reste en vie. »

Les mots lui brûlent presque la gorge. Mais il ne lui donne pas le temps de répliquer, le tire à sa suite, longeant les ombres jusqu’à trouver la porte de service d’un bloc d’habitations.

« Traverse par les sous-sols jusqu’à l’est. Le réseau d’égouts t’emmènera jusqu’à ton District. »

De longues secondes courent avant qu’il ne le relâche, mais toute la brusquerie passée s’est envolée. Quelque chose le démange en dedans. 1652 se penche sur l’inconnu, leurs visages si proches, leurs souffles presque mêlés s’il n’avait pas retenu le sien. Et dans l’effleurement si délicat de son bras contre celui du fou, le cliquetis de la clenche de la porte derrière eux se fait entendre, le grincement presque inexistant. Ils prennent tous soin de leurs portes. Personne ne veut savoir à l’ouïe où les rats fuient.

« Sois prudent. »

Un goût d’adieu sur ses lèvres. Il n’espérait jamais le revoir, souffle sa conscience tandis que l’encre sur sa peau semble se brûler au fer rouge.
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Il se laisse entraîner sans rien dire. Peut-être docile, sûrement résigné. Ses songes le mèneront où bon leur semble de toute façon. Il pourrait presque être surpris de la force avec laquelle celui-ci agrippe sa peau, s'il n'avait eu l'habitude de mirages plus réels que la douleur elle-même.

« Rentre. Rentre avant qu’ils ne t’attrapent. »

Oh, Indra. Ils ne peuvent pas l'attraper, tu sais. Pas ici. Pas alors qu'il est le seul geôlier et garde-fou en présence. Il n'y a que lui-même pour se poursuivre et se ferrer. Serpent se mordant la queue, lucidité s'effaçant peu à peu. Et elle glisse en douceur, se replie, disparaît à chaque mot qui tombe, à chaque contact de cette main.
Il dévisage les traits dans la pénombre sans rien écouter, essayant de grappiller un peu plus de temps. Un peu plus de détails. Tenter vainement d'ancrer les lignes de ce visage au fer rouge pour ne rien oublier au réveil, tout en sachant que c'est peine perdue. La preuve, Indra ne se ressemble déjà plus.

« Ca ira. »

Il lève une main et la passe distraitement dans les cheveux courts, serre brièvement la naissance d'une nuque.

« Je connais le chemin. »

Puisqu'il se fait congédier de la sorte autant ne pas insister. Ce n'est jamais beau à voir, quand il tente de lutter contre les directions imposées par l'inconscience.
Il jette un coup dernier coup d’œil à Indra-qui-n'est-plus-vraiment-Indra et se détourne. De lui comme de l'ouverture béante vers les tréfonds de la ville qui cachent sûrement les cauchemars qu'il fuit depuis des jours. Et il disparaît au coin de la rue comme il est venu. Il rentrera chez lui, discret, restant hors de portée des rondes et des caméras, dessinant son chemin dans les angles morts et les ombres des quartiers. Persuadé que de toute façon rien ne pourra lui arriver. Et il se couchera sans plus y penser, car ce n'est pas la première fois qu'il rêve s'endormir pour ne faire qu'entrer dans une autre parodie de réel.

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ﻬ Without a goodbye to yesterday Ft. 1055Ça laisse sa peau hérissée. C’est quelque chose dans le son de sa voix. Dans la façon que son regard a de voir quelque chose qui n’existe pas. Dans la façon qu’il a de lui prêter un nom qui n’est pas le sien. Dans la façon qu’il a de le toucher. Le contact lui arrache un frisson, mais il ne le repousse pas. Il ne cherche pas à s’extirper d’une prise qui pourrait être paternaliste. D’un geste qui pourrait éveiller son besoin de dominer la situation. C’est peut-être la candeur dans le ton de sa voix. Ou alors que 1652 perd pied devant l’incohérence de l’instant.

La logique lui échappe. Les mots sont pourtant clairs. Alors pourquoi essaye-t-il de le rattraper lorsqu’il prend la direction opposée à celle indiquée ? Pourquoi se sent-il responsable d’une mort qu’il pourrait éviter ? Ce n’est pas son rôle. Ce n’est pas ce pour quoi il avait fait le choix de trouver la solitude cette nuit-là. Mais malgré lui, ses pas le guident lentement à la suite de l’autre homme. La nuit est encore jeune et les districts s’enchaînent. Il a dû distraire la milice à deux reprises, restant dissimulé dans les ombres. Déviant la piste incertaine que traçait l’autre homme. Serrant les dents lorsqu’il prenait appui sur un mur, comme sur le point de chanceler. Ralentissant le pas pour s’accorder à sa cadence. La distance et la nuit voilaient ses intentions. Et une fois rendu au District 03, le jour semble sur le point de se lever.

C’est par les égouts qu’il regagne le District 11. Ce jour-là, il ne porte pas son bleu de travail en entrant dans la mine. Il le portera pourtant en ressortant. 8027 lui jette un regard désobligeant lorsqu’elle rentre ce soir-là. Elle sait. Elle a probablement couvert ses marques. Il saisit son téléphone et commande son dessert préféré pour quelques crédits qu’il avait pourtant décidé de mettre de côté.

La nuit est tombée et ce soir il ne sortira pas. Pourtant, dans l’obscurité à peine interrompue par le souffle de sa partenaire, il finit par attraper son téléphone reposant sur la table de chevet. Unlock. Swipe. Tap. Scroll. Tap. L’écran pour composer un nouveau message est éblouissant. Et les lettres défilent doucement. Le message est envoyé. Inscrit dans le système. Mais il n’a qu’à repenser au toucher brûlant de cette main harassée par le labeur.

Le monde le lui dira.


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« Reste en sécurité cette nuit -- ‘Indra’ »
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Le matin arrive, avec lui le réveil. Et toujours cette même question, permanente, omniprésente.
Es-tu vraiment éveillé ?
Il n'en sait rien. Il suppose que oui. La fatigue est pesante, la journée grise, comme souvent. Le verdoyant des plantes et la douceur de leurs feuilles lui donnent un peu d'assurance sur le tangible de ce qu'il perçoit et il part pour les serres en s'accrochant à ses maigres convictions.
Ca ira.
Ca ne pouvait pas être Indra.

La journée passe, avec elle le temps. S'occuper les mains et l'esprit chasse les voix et les murmures, accentue la fatigue et l'installe jusque dans ses os. Il parvient à dormir pendant la pause déjeuner, sur un banc en plein milieu des serres. Assez pour glaner un peu de repos. Pas assez pour permettre aux terreurs de planter leurs crocs.

Le soir tombe, avec lui la nuit. Les angoisses familières reprennent le dessus. Les ombres se peuplent d'illusions qu'il ignore du coin de l'oeil, traçant sa route sans faire un pas de plus que nécessaire. Il bouscule un ou deux passants qu'il ignore, comme les ombres, et ils l'ignorent aussi. Tout est comme ça de toute façon, ici. Personne ne se voit vraiment. Personne ne vit. Même ses rêves et ses cauchemars sont plus tangibles que toutes ces gueules hagardes et vides.
La colère lui lèche les talons. Elle lui mordille les chevilles.
Ca ira.
Ce soir, il reste chez lui, de peur de croiser d'autres fantômes qui ne devraient pas être ici comme la veille. La télé en sourdine comme seul bruit de fond il commande à manger, assez pour deux, même s'il sait pertinemment qu'il ne mangera que sa propre part. Il laissera les restes dehors demain pour les ventres invisibles de la ville. Il prend une douche excessivement longue car l'eau lui fait du bien. Il se sèche, s'habille, s'active. Échange un mot avec chaque plante, inspecte de nouveau les tiges, les feuilles, les fleurs et bourgeons. Nettoie ses outils, sort sur le balcon fumer une cigarette ou six.
Il se prépare à faire les cents pas jusqu'à ce que l'épuisement l'oblige à se coucher pour quelques heures avant l'aube, comme souvent, mais la led de son téléphone pulse lentement. La curiosité distraite lui fait déverrouiller l'engin sans plus se poser de question, se demandant qui pouvait encore être débout à cette heure à part lui. Et la peur panique lui fait lâcher l'objet comme s'il tenait une braise ardente. Le téléphone rebondit sans un bruit sur les draps.

C'est impossible.

Des coups de pute, son esprit lui en fait beaucoup. Beaucoup trop. Mais celui-là. Putain, celui-là. C'est un niveau de vice qu'il n'avait encore jamais subi.
Il le sait, pourtant, qu'il ne dort pas.
Le sais-tu vraiment ?
Il est rentré du taf, il a mangé, pris une douche, fumé. La télé éclaire encore l'appartement, passant les programmes habituels. Pas de voix ni de murmures. Pas d'yeux dans les ombres ni de silhouette dans les recoins. Il en était certain pourtant. Il en était certain, putain, et cette sensation de trahison et d'impuissance de la part de son propre esprit lui laisse un goût amer en bouche, bien trop familier. Putain de merde.

Il reste à fixer son téléphone sans oser s'approcher, craignant il ne sait quoi mais bien quelque chose. Après de longues minutes, la colère supplante la névrose. La fatigue le pousse à bout.

Ses doigts volent sur l'écran avant qu'il n'arrive à réfléchir.


Numéro inconnu
08 01 00 16 52
 
Reste en sécurité cette nuit -- ‘Indra’

c'est réel?

non c'est encore du putain de délire, c'est même pas le bon numéro

oublie

laisse-moi tranquille


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