Dans le ciel dansent les étoiles.
Des tes rêves valsent tes tourments.

Il y a là des cauchemars qui troublent tes nuitées ; qui d'un simple souffle font virevolter les grains de sable déposés par le marchand. Si les jours passent, si certains souvenirs s'effacent, celui-ci reste bien ancré dans tes pensées. Il ne te quitte pas, jamais. Il te rappelle à quel point tu as eu peur ; l'horreur que vous avez dû affronter. Tu ne saurais dire combien de semaines, de mois sont passés depuis ; ta notion du temps est erronée (l'esprit trop occupé à fuir plutôt que de compter).

Et la noirceur qui habite le fond de ton âme te perturbe au quotidien. Tu t'efforces de faire de ton mieux, d'aider tes camarades (d'aider le clan) mais tu es troublée. Vivre ainsi sous la terre, dans ces galeries sources de ton ennui ne te réussi pas, alors que les tiens ont cruellement besoin de toi. Ta vivacité et ton audace envolés, c'est la frayeur qui te dévore à chaque fois que tu dois les arpenter désormais. Toujours aux aguets, comme si tout allait recommencer. Tu ne vis plus de tout. Tu passes plutôt ton temps à ressasser le passé plutôt qu'à penser au futur (au changement auquel tu rêvais tant jusqu'il y a peu).

Tes convictions, tu les as mises de côté sans même t'en rendre compte. Tu laisses ce poison s'infiltrer dans tes veines, te pourrir l'existence. Tu ne te bats pas contre lui ; il est trop puissant et tu te sens impuissante face à lui.  Tu n'es plus, pour le moment, la Spectre d'avant. Tout est différent et tout le restera jusqu'à ce que ce vilain traumatisme ne fiche le camp de ta tête (qu'il te laisse enfin tranquille).

Si les insomnies parsèment tes nuits depuis, ce soir, Morphée a enfin réussit à t'attraper dans ses bras et à te bercer. Si tes songes étaient angoissant, si ton sommeil était agité, aujourd'hui, c'est le calme qui t'attends. Pas d'horribles images devant les yeux, pas de souvenirs douloureux. Cette nuit, tu vas enfin pouvoir te reposer.

Du moins, c'est ce que tu croyais. Car passant du rêve à la réalité, une voix résonne à côté de toi (te parle ?). Tu t'accroches, tu luttes pour ne pas ouvrir les paupières. Mais il est déjà trop tard : tes douces rêveries sont envolées. Portant ta main sur ton front, tu le masses quelques instants tandis que tu te redresses pour venir t'assoir avant que ton regard ne se pose sur Vengeance.

Que se passe-t-il ?

"Mhh, oui ? Qu'y a-t-il ?" Demandes-tu en chuchotant, d'un ton inquiet.