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Ft. Aden
La tête contre son épaule, je ne cherche pas davantage, il n’y a pas besoin, pas quand le cœur d’Aden bat avec tant d’assurance près du mien, juste là, contre moi. Comment peuvent-ils le trouver froid, cet homme à l’âme si meurtrie ? Je ferme les yeux, parce que j’en ai le droit. Parce qu’il m’en donne l’autorisation silencieuse. Et lorsque je réalise enfin qu’il n’est pas de tort de ma part de lui avouer la vérité, je murmure contre lui.
Je ne dois pas. Je sens pourtant mes joues s’embraser. Mais il le sait, n’est-ce pas ? Il le sait que je l’aime plus qu’il ne faudrait. Mais il est un maître miséricordieux. Il est ce qui me protégera envers et contre tout. Alors lorsque je me recule enfin, le regard humide, il n’y a pourtant qu’un sourire pour étirer mes lèvres, timide, hésitant.
L’or croise l’or, et je me radoucis. Je l’avais dit à Raven. Je vais apprendre à exister. Mais je peux très bien exister dans l’étau d’Aden. Je me redresse, jouant de la pointe de mes pieds pour embrasser la joue d’Aden avant de baisser les yeux.
Ce n’était plus une demande. C’était une preuve de confiance. Un aveu. Une confession.
Une promesse.
* Je veillerai sur toi jusqu'à la fin, Altaïr.
Le silence s'étire, il baisse les yeux pour le détailler et ses doigts trouvent les joues d'Altaïr, il se perd dans l'or de ses yeux, s'y noie comme il s'y noyait autrefois, mais cette fois il sait ce qui l'attend, et il sait les erreurs qu'il ne doit pas commettre.
* Et tu veilleras sur moi en échange.
Ça ressemble à s'y méprendre à une promesse, en tout cas.
Ft. Aden
Voilà ce que j’aimerai lui dire, lorsque je vois cet éclair de douleur dans ses yeux. Est-ce encore de ma faute ? Est-ce que c’est- J’interromps mes propres pensées. Non. Non je n’ai pas la place pour ça. Pas quand Aden sacrifie déjà tant. Pas quand lui n’a pas le droit au bonheur. Je peux me contenter de ça. De l’avoir pour moi-même comme ça. Tout ce dont j’ai besoin… oui, tout ce dont j’ai besoin, c’est qu’il ne me repousse pas. Qu’il accepte que je sois là, près de lui, peu importe quoi. Je ferai de mon mieux. Je deviendrai la meilleure version de moi-même pour lui.
Je ferme pourtant les yeux sous ses caresses, y flatte ma peau comme un chat trouvant le refuge du contact de son maître. Et je le sais. Je le sais que ce cœur appartient déjà à Aden. Que quelque part, tout mon être n’a été façonné que pour lui. Que le savoir sain et sauf devait être la seule chose qui compte pour moi. Alors je ne réclame pas plus. Je ne réclame pas plus, et là, vulnérable et sincère sous ses doigts, les paupières toujours closes, un sourire fleurit enfin sur mon visage. Ce genre de sourire qui dit merci, qui bénit le ciel d’avoir eu une seconde chance près de lui. C’est solennel, c’est un instant volé qui n’appartient qu’à vous deux.
Car lorsque je rouvre les yeux, pour la première fois, trouver quelque chose de nouveau dans cet Aden qui se tient face à moi. Et peut-être était-ce simplement de ça dont j’avais eu besoin, depuis le début. La simple certitude de ne pas être seul. Que tout ça était bien vrai. Que ce n’était pas qu’une question de loyauté.
Qu’Aden tient vraiment à moi. Même si je ne suis plus Rosario.
Je ferai tout pour toi.
Quitte à me brûler les ailes.
* Ne déménage pas trop loin de moi, s'il te plait.
Ça ne semble pas réellement lui coûter d'avouer cette faiblesse, après tout il est en sécurité près d'Altaïr, pas vrai. Il ne le trahira jamais. Il n'oserait pas.
Ft. Aden
Parce que je sais désormais que lui aussi en pense autant, même s’il ne le dira pas.
Ce n’était pas malin, pas mesquin non plus. Pas lorsque je souffle doucement et vient l’étreindre d’une façon probablement bien nouvelle. Je ne demande rien, non. Je veux seulement lui rendre ce réconfort qu’il m’a offert, le serrant tendrement contre moi, ma joue contre ton épaule.
C’était ça, la vérité. Qu’il n’y avait aucune crainte à avoir, plus maintenant. Parce qu’Aden savait. Aden savait pour Amaury, et sa décision sera juste. Parce qu’il tient aussi à moi, parce que je ne suis pas dispensable, pas pour lui. Et si je me voile la face, alors il en serait ainsi. Et je n’aurai aucun regret à avoir donné plus que de raison pour l’homme qui m’offre le droit de m’épanouir à nouveau au creux de ses mains. Parce que ce sourire que j’arbore enfin, il est sien. Je le lui dois.
Le contact n’est pas démesurément long, quand bien même je sais que je ne dois pas m’éterniser. Alors lorsque je me recule, je presse simplement un baiser contre sa joue avant de le relâcher, baissant les yeux.
Parce que tout ça, c’est autant pour lui que pour moi. Parce que tout ça, c’est ce qui me donne encore le droit de croire que demain sera meilleur.
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