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rannsaka • Jeremiah

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Tiamat
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rannsaka • Jeremiah 5jXwX
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Clic, clac, clic, clac.

Le bruit de ses talons sur le sol de son immeuble résonne pile à l’heure attendue. Tiamat rentre chez elle et se déchausse, laissant pendre son épais manteau au crochet prévu à cet effet. Sa routine est si bien ancrée en elle, à la minute près, que bon nombres de personne ne connaissent bien Tiamat que par ce biais. Toujours les mêmes habitudes, toujours le même rythme. Toujours la même rengaine.

Mais c’était là une chronologie aussi calculée que nécessaire pour ses propres plans.
Dans ses yeux de vins ne se reflètent pas uniquement le linge maintenant sec qu’elle se doit se repasser et de plier. Ses ambitions somnolentes sont bien présentes. Latence n’a jamais rimé avec disparition. Simplement, n’importe qui autre que Tiamat n’aurait su définir clairement ce qui voguait dans ces iris pourpres, voilées du parfum de l’éternelle soumission actée.

La seule exception à cela demeurait bien sûr être Jeremiah. Un être aussi détestable qu’il était puissant. Si Tiamat feignait l’amour qu’elle lui portait, elle ne pouvait nier s’être quelque part attaché à ce rustre, depuis les années qu’ils demeurent mariés, désormais. Et elle ne doutait pas un instant que beaucoup devait la ‘plaindre’ d’être liée à cet énergumène. Elle le vivait pourtant odieusement bien, il était sa brèche dans le système. Le tout était de savoir utiliser ses neurones au bon moment, voilà tout.

Tiamat, dragonne, n’avait encore livré que le cinquième de ses secrets à son mari, sans doute. Et l’attachement qu’elle lui dévouait allait de paire avec une capacité et une volonté à pouvoir le refroidir si un jour il ne lui était plus utile.

Elle s’apprêtait à démarrer le rangement des piles de linges lorsqu’elle entendit grand fracas provenir du salon. Un coup d’œil à l’heure et effectivement, Jeremiah était rentré. Etrange, elle n’avait eu droit à aucune remarque, ce jour. Curieuse, Tiamat s’approcha donc de son compagnon et eut le temps de reprendre un lot de sept chemises avant que ce dernier ne laisse ses pieds encore chaussés s’écraser dessus – la prochaine fois elle ne les poserait pas sur la table basse. Tiamat parti ranger ses possessions avant de revenir. Quelque chose avait attiré son regard.

« Eh bien, eh bien… Tu es tombé sur un banni récalcitrant ? » Rire plat, rire froid. Mais rire tout de même. Racontes-moi, Jeremiah…
Jeremiah
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La démarche du Jeremiah national se fait lourde au fur et à mesure qu'il se rapproche du paillasson gris échoué contre la porte de son appartement. Il sait pas pourquoi il est là, ce putain de paillasson. C'est pas comme s'il s'était jamais essuyé les pieds dessus. Et puis sa femme porte des talons. Des talons qu'elle enlève soigneusement à peine le seuil franchi. Pas comme Jeremiah qui rentre comme une tornade dans son salon, enlève même pas ses chaussures sales, même pas son manteau sur lequel son nez a saigné et surtout pas son air grognon.
Il s'écroule comme un âne mort sur le canapé sans dire bonjour, sans même adresser un regard à la jolie dame qui s'empresse de le rejoindre. Il ne remarque même pas la pile de linge sur laquelle il s'apprête à poser ses pieds juste avant qu'elle ne sauve les chemises in extremis, tel un ninja sexy. Merde alors. Ça aurait été au moins drôle s'il avait fait exprès de vouloir lui pourrir sa corvée lessive.

_Non. Grogne-t-il, méconnaissable. Le Jeremiah de la maison est bien différent de celui du bureau. Bien moins drôle, curieusement. Bien plus sombre, malheureusement.

Il n'aime pas son rire, il n'aime pas sa voix, il n'aime pas ses lèvres. Pulpeuses. Sulfureuses. Toujours prêtes à cracher du poison. Il se tourne pour ne pas avoir à la regarder, à regarder son visage charmant, délicat, dangereux. Il ne faut pas qu'il l'aime, non.
C'est que dans ses yeux de chienne, elle a le pouvoir de le claquer, de le craquer, clic, cloc comme ça, sans broncher. Toute en grâce et en élégance. Vraiment, il déteste ça.

_Laisse-moi je suis fatigué. Comme l'Amaury qui lui a flanqué son poing dans la figure plus tôt dans la soirée. C'était un bon échappatoire de quelques instants, l'Amaury.

Et il ferme les yeux. Mais ce n'est pas reposant. Il sent le regard de sa femme sur lui comme le laser rouge d'un sniper dans son dos.
Regardez-la sa femme comme c'est la plus belle, d'une beauté assassine, inquisitrice. Et regardez-le le Jeremiah comme il l'(h)aine(?), paupières closes et poings serrés.
Tiamat
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rannsaka • Jeremiah 5jXwX
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Dans cette mer miniature qui surplombe ses pommettes, Tiamat voit l’image de Jeremiah se noyer dans la contrariété. Un sentiment qui ne la touche pas, qui ne lui effleure même pas l’esprit. La négation de son époux sonne comme le glas sur la tête d’un banni. C’est ferme et définitif. Irrévocable.

Alors, Tiamat n’insistera pas. La dragonne n’a que faire de ce genre de disputes et de petits secrets. Elle finira par savoir, tôt ou tard. Elle se relève, se fait silence, n’agitant les cloches de sa voix que pour quelques mots bien mesurés.

« Comme il te plaira. ». Et ainsi elle quitte le salon, se rendant dans leur chambre conjugale afin de poursuivre sa tâche de rangement qu’elle avait dû interrompre avant l’achèvement final de cette dernière.

Jeremiah n’a que pourrir dans ses ressentiments, si cela lui plaît tant. Pour un tel individu, c’est là une sanction bien gentille, par ailleurs. Tiamat achève sa corvée, referme l’armoire et s’étire un instant. Elle apprécie le délassement de ses épaules après cette journée et cette nécessité ménagère.

L’heure tourne et il va bientôt falloir songer à commander de quoi se nourrir. Mis pour cela, en tant que couple, la décision se doit d’être prise ensemble, n’est-ce pas ? Parasite avérée, Tiamat fait mine d’avoir besoin de l’avis de Jeremiah. Peut-être qu’un jour elle arrivera à totalement baisser sa garde. Pour l’heure elle se contente de quelques mots, quelques douceurs prononcées çà et là. Avant que je naturel ne revienne au triple galop et qu’elle l’étouffe comme on le ferait avec un secret gênant.

A bien y regarder, sa situation n’est pas bien différente de celle de Jeremiah. Ils sont plutôt semblables, même. Des versions très abimées que ce qui pourrait être un être humain sain. Chacun injecte son venin dans les plaies de l’autre pour tenter de prendre le dessus sans y arriver. Oui, il n’y a pas à dire. C’est la vie conjugale rêvée.

Alors elle s’approche de lui, passe une main dans sa chevelure ondoyante. « Que veux-tu manger, ce soir ? »
Et elle patiente, le temps de placer ses pions suivants.

Jeremiah
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Gnagnagna. Même le son de sa voix cristalline l'agace. Il l'entend partir, il est soulagé. Pendant deux secondes. Elle aurait du insister non ? Bon sang que cette bonne femme est froide comme de la pierre. C'est un océan de secrets. Lui reste sur le canapé. Va-t-elle revenir à la charge ? Oh que oui décidément. C'est un océan de secrets qui rêverait de l'engloutir. Ses vagues ne se retirent que pour mieux pouvoir s'éclater sur sa tête plus tard. Alors Jeremiah tourne et se retourne un moment sur le canapé, toujours les yeux fermés, cherchant cet instant de répit tant convoité qui le nargue sans jamais se laisser attraper. Mais le sang séché sur son visage le démange, ses orteils s'engourdissent. Dans le fond, il est lui-même trop maniaque pour pouvoir vraiment se reposer encore tout habillé. Il se lève donc nerveusement et part retirer ses chaussures, enfile ses chaussons et retire manteau et chemise pour ensuite s'enfermer dans la salle de bains où il va frotter comme un forcené les quelques gouttes sur le tissu de ses vêtements. Et il s'acharne tellement sur cette tâche au niveau de son col qu'il va abimer la chemise. C'est que dans ce marron, puis rouge, puis beige, puis à nouveau blanc il voit Tiamat. Ce serait chouette s'il pouvait l'effacer avec ses mains et un peu de javel juste comme ça.

Ses paumes pataugeant dans l'eau et la mousse, Jeremiah se regarde dans le miroir. Sale gueule. Qui est ce loser fatigué à la tronche éclatée ? Ce n'est pas lui cet homme torse nu et pathétique dans ce reflet qui lui sourit comme s'il se moquait de lui. Ce mari enchainé à sa succube d'épouse, qui vit dans son ombre sans pouvoir s'en débarrasser. Son regard glisse sur les deux brosses à dents, les serviettes bien pliées, le flacon de gel douche, le pommeau de douche, la cuvette des toilettes. La cuvette. Il pourrait lui foutre la tête dedans. Ce serait facile. Rabattre le couvercle sur sa nuque et lui tenir les cheveux qu'elle garde très longs comme une invitation à lui tirer. Ce serait donné. Elle ne fera plus la fière celle-là quand il l'enverra nager avec les poissons. Le gars dans le miroir lui souffle que ce n'est qu'une question de semaines, de jours, d'heures, de minutes, de sec-

Non.
C'est l'heure du dîner. Il sait qu'elle a déjà du commander en avance.

Jeremiah a jeté ses fringues trempées sur le séchoir avant de s'essuyer soigneusement les mains et de retourner dans le salon. La harpie revient avec sa chevelure ondoyante comme une nuée de serpents venimeux. Il lui tourne encore le dos pour attraper une des chemises sur la pile précédemment sauvée et l'enfile en ronchonnant :

_T'es pas obligée de m'attendre le soir pour manger tu sais. C'est vrai ça. Il se demande pourquoi elle le fait. Attachant le dernier bouton, le fonctionnaire lui jette un regard méprisant : Tu sais ce que je veux. La même chose que les autres soirs.

Et comme tous les soirs, ce qu'il voudrait c'est sa tête sur un plateau d'argent.
Dommage que ce ne soit pas au menu.
Tiamat
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Elle laisse l’homme se sauver dans la salle de bain, pour sauver le peu de dignité qu’il semble conserver encore. Comme si. Mais la dragonne n’ajoute rien de plus. Elle est envahie d’une fatigue certaine et se doit d’observer malgré tout son rôle d’épouse parfaite. Il faudra bien qu’un jour, Jeremiah tombe totalement dans ses filets d’argent, lui aussi. Elle y travaille, Tiamat. Et elle a de la patience, Tiamat. Elle n’abandonnera pas, Tiamat. Même écrasée contre une paroi de verre, mais tranchée en deux par une sanction, elle veillera à toujours observer, toujours recenser. Tout ce qui pourrait lui être utile le sera, d’une manière ou d’une autre, d’un moment à l’autre.

Lorsque Jeremiah enfile finalement une chemise fraîchement repassée, Tiamat prend place sur le canapé, dans une posture qui pourrait lui donner des aspérités de fragilité si elle n’était pas qui elle était. Si elle était une épouse docile et soumise jusque dans le fond de son être, alors oui elle aurait été ainsi, Tiamat. Mais jamais il n’en fut de la sorte. Pourtant parfois elle aimerait coller à cette image si simplette de la femme bien sous tous rapport. C’est une chose qui lui apparait comme une solution de repli, au cas où ses plans viendraient à ne la mener nulle part. Hum. Comme si.
« Bien, j’ai commandé ce que tu aimes le plus dans ce cas. » Poulet, curry, coco. Pourquoi faire compliqué quand la simplicité pouvait être une porte de sortie évidente ? « Et je n’aime pas manger seule. J’espère à chaque fois pouvoir partager au moins ce moment-là avec toi, tu sais ? » Et les maquillages des sens sont repartis au triple galop. Et les mots ont sans doute plus de saveur que ce maudit curry coco.
Jeremiah
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Comme à chaque fois qu'elle s'approche, Jeremiah peut sentir les poils de sa nuque se hérisser. Et comme à chaque fois sa cervelle lui hurle de s'éloigner, son instinct de la claquer et ses couilles de l'embrasser. Elle éveille et agite tout ses sens, secoue tout son être au son sensuel de sa voix. C'est une sacrée joueuse Tiamat, elle maîtrise toutes les notes et les accords non seulement de ses talents d'actrice mais également du masque de Jeremiah. Elle joue sans pitié de longs morceaux sur les cordes de son coeur et il lui trouve des doigts trop graciles et trop parfaitement manucurés pour un pareil concert. Autant dire qu'il n'apprécie pas tant que ça. Jeremiah préfère s'imaginer que c'est lui le chef d'orchestre.

Il rentre sa chemise dans son pantalon et s'assoit à son tour sur le canapé, à l'opposé de son épouse pour mieux l'avoir toute entière dans son champ de vision, jambes bien écartées et bras sur le dossier. Faut pas qu'il la laisse prendre le dessus comme le dessous, faut pas qu'il lui montre quoi que ce soit, nonobstant ce curieux gazouillis qui lui mordille la poitrine quand elle lui dit qu'elle espère partager un moment avec lui. Non, non. Faut pas qu'il la laisse prendre quoi que ce soit et surtout pas une once d'affection.

_Crache le morceau, j'ai pas la foi ce soir. Siffle-t-il en croisant les jambes. C'est très lentement qu'il articule : Qu'est-ce que tu me veux ? Parce qu'après tout ce temps il comprend pas pourquoi elle s'emmerde à porter le masque même dans l'intimité de leur foyer commun. Enfin si, il croit comprendre. C'est simple : elle attend le moment où il va craquer. Mais si elle pouvait être vraiment gentille et dissiper ses derniers doutes ce serait un chic geste. Après tout ce temps, elle peut bien faire ça, pas vrai ?

Jeremiah est fatigué. Si fatigué. Même après avoir passé sa tête sous le robinet, sa gueule est toujours aussi amochée. Alors, pour une fois, une infime fois, il craque même un tout petit peu et baisse les yeux.

_Ça m'casse les couilles tes manigances. A-t-il soufflé comme une plainte à demi-étouffée. Mais il se reprend bien vite, assez pour ponctuer ses paroles d'un « Sale vipère » qui ricoche pathétiquement sur les murs nus de leur appartement.
Tiamat
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Le terme de vipère ne lui érafle ni l’égo ni même l’amour propre qui pouvait lui rester. Tiamat reste de pierre mais poursuit ses coups de théâtre savamment obscurcit par ses ambitions. Même ici, même dans cet appartement trop froid, elle ne parvient pas à se laisser aller, à se laisser du temps pour décrocher. Reste à savoir qui de Tiamat ou de ses manigances – comme le dit si bien Jeremiah – a prit le dessus l’autre. Car plus qu’un combat de titans qui opposerait Tiamat à son époux, c’est surtout un combat perpétuel et interne qu’elle laisse se jouer dans les confins de ses entrailles, de ses pensées. Arrive-t-elle encore à raisonner comme une personne normale, humaine ? Parfois elle se le demande, dragonne aux griffes trop longues qui lui entaille le cœur, à elle aussi, parfois.

Pourtant, cette fois elle détourne les yeux une fois le venin de Jeremiah libéré totalement. Ses jambes ramenées l’une contre l’autre, le dos droit et ses mains liées ensemble sur le monticule de chair formé par ses genoux, elle soupire presque en lui répondant. « Il n’y a de vipère que dans tes pensées, Jeremiah. »

Puis elle redresse sa tête, pas vaincue pour un sou, ni même impressionnée. Elle continue, elle poursuit, amour mécanique que tout peut faire exploser à tout instant. Mais ce ne serait alors plus du tout intéressant. « Si j’avais voulu manigancé quelque chose, ne crois-tu pas que je l’aurais fait bien avant ? Je ne suis pas femme de patience comme tu sembles vouloir le penser. » Il faut rapidement rendre la chose plus crédible encore. Elle doit courber le cou pour se rendre vulnérable aux yeux de son homme. « Mais soit, puisque ma présence t’incommode, je vais te laisser seul. Je m’en voudrais de t’agacer davantage après la journée difficile qui semble avoir été la tienne. »

Elle se lève, mouvant ses muscles comme une sirène. Eprouvée. Eprouvante. D’Epouvante. Peut-être serait-ce là le parfait moment pour aller voir Cattleya ?
Jeremiah
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Il est vrai que si l'on venait à disséquer la cervelle de Jeremiah, on pourrait y trouver toutes sortes de choses. Des objets pointus, des objets bruyants, agaçants, inutiles, grotesques, encombrants mais des vipères ? Il ne sait pas. Sont-elles vraiment dans sa tête les vipères ? Lui les voit pourtant entre les petits crocs blancs de sa femme, cette cascade de longs cheveux, la courbure aiguisée de ses ongles, l'éclat malicieux de son regard. Elles sont toujours là, à siffler, doucement, mélodieusement même. Un festival de chuintements de langues et de frôlements d'écailles qui jamais ne s'arrête, le suit à la maison jusque sous ses draps et le rend fou et furieux et fatigué et probablement un peu fervent.
Parce que si il ne croit pas un mot, pas un traitre mot qui sort de sa bouche, lorsqu'elle se lève, Jeremiah aussi se lève. Et la suit. C'est pourtant lui qui l'envoie si délicatement balader depuis toute à l'heure. Mais il la suit. Finalement c'est peut-être elle le charmeur et lui le serpent. Mais plus un crotale avec sa sonnette qu'une vipère. Ceux à qui on a retiré le venin.

_Où tu vas ? Lâche-t-il avec un regard d'enfant surpris. Un môme qu'on ignore alors qu'il fait un caprice. Il se rapproche, tend le bras vers elle et baisse les yeux. Baisse la voix aussi. Ok, ok j'ai eu une longue journée. Ses doigts effleurent le poignet de la responsable. Une espèce de frisson lui parcourt l'échine. Il retire rapidement sa main, comme s'il venait de se prendre un petit coup de jus et la passe dans ses cheveux pour faire comme si de rien n'était. Et toi comment c'était au bureau ? A-t-il continué sans la regarder dans les yeux.

Son bras retombe le long de son corps. Lourd. Aha. Regardez-le, regardez-les les mariés, à parler dîner et boulot. On pourrait presque croire que ce sont un couple d'ordinaire.

_Doit-on s'attendre à une explosion des naissances dans les prochains mois ? Ça compenserait l'augmentation du nombre de bannis.

Mais d'ordinaire, ces deux-là n'en ont que la tristesse. Le pathos de deux bêtes enchainées ensembles qui tournent l'une autour de l'autre en attendant de voir qui sera la première à se prendre les pattes dans ses propres chaines.
Tiamat
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Tout bon prédateur sait que la chasse parfaite, l’ultime haut-fait est de tuer sa proie d’un seul coup de dents. Pas de tentative de se débattre, pas d’effusion de sang inutile ; simplement la fin d’une vie et la continuité d’une autre. A ce petit jeu, Jeremiah a plus l’étoffe du chasseur que Tiamat. Elle le sait sous ses airs de grande dame, d’inaccessible coffre-fort muni tout de même d’un cœur battant, nattant ses désirs avec le cours de sa vie ; sans lui laisser rien de plus, rien de moins. Peut-être qu’elle s’est elle-même prise au pied dans cet entrelacs : Tiamat ne sait pas, elle ne sait plus.

Tout ce qu’elle peut faire maintenant, c’est faire tomber le plus de gens avec elle, non ? L’effondrement, seule, ça n’a pas la même saveur.

Parlant du prédateur, voici qu’elle se sent effleuré par la main de Jeremiah. Elle n’est pas dupe, Tiamat, elle a compris. La voici presque ne position de force, de nouveau. Alors elle ré-ajuste son masque pour convenir à cette situation, grotesque et acide. « Je comprends, tu n’as pas à te justifier. » Elle se veut compréhensive, Tiamat, si compréhensive. L’épouse parfaite à tous les niveaux. D’apparence, seulement.

« Eh bien, pour le moment je suis restée modérée, mais si le Conseil souhaite une augmentation des mises au monde, alors je m’arrangerais pour que ce soit rapidement le cas. » Et pour sauver autant de bébés qu’elle le pourra de ce système détraqué. « Je serais exemplaire. » Elle promet, Tiamat, elle promet. Dans le vide, sans doute, mais elle promet tout de même. D’autant qu’elle n’a jamais précisé la loyauté de son exemplarité. Tout est à demi-mots avec Tiamat ; c’est ce qui la rend si mystérieuse. Insupportable.

Dans un geste tendre, elle caresse l’arrête du visage de son mari. « Puis-je faire quoi que ce soit pour rendre ta fin de journée plus agréable, dis-moi ? » Avoues, avoues tout. Qu’elle se repaisse de ton esprit chahuté, de ta chair de piété nécrosée.
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