Topaze
Posts : 37
Points : 182
Inscription : 09/05/2020
solitaire
He was the rock in a world that was crumbling.
12-F-4434
C’était une nuit semblable à toutes les autres. Rien n’était venu ébranler la petite routine qui s’installait maintenant. Aussi réconfortante que terrifiante. Rassurante, parce qu’il n’avait plus besoin de penser aux lendemains, comme lorsqu’il n’était qu’un vagabond dans les souterrains. Parce qu’il était assuré d’avoir toujours un repas lorsqu’il avait faim, un canapé – relativement – confortable dans lequel dormir, un toit au-dessus de la tête, du chauffage lorsqu’il faisait froid. Parce qu’il n’avait plus besoin de fournir le moindre effort pour satisfaire ses besoins. Angoissante, parce qu’il lui semblait revenir à sa vie d’avant, faite toujours des mêmes évènements, sans aucune saveur, sans aucune aventure, dans une vie de servitude éperdue et pour quoi ? Pour quelle cause ? Pour le simple fait de survivre, dans ce monde si fade, pour le simple fait de laisser un rassemblement d’élus, décider pour les gens d’en bas ? Ah quoi bon ! Et parce que l’extérieur lui manquait terriblement, cette sensation de la brise sur son visage, des rayons du soleil chatouillant sa peau. Cette foutue liberté. Mais y avait-il réellement goûté un jour … ?
Comme toutes les nuits, Topaze avait souhaité bonne nuit à sa sœur, avant de se préparer au sommeil. Un simple bas de pyjama ferait l’affaire, puisqu’il allait de toute façon s’enrouler complètement dans la couverture. Néanmoins, il s’accorda ce petit temps de flânerie qu’il aimait tant. Entrouvrant la porte-fenêtre qui donnait sur la terrasse, il profitait de la légère brise fraîche de la nuit. Dissimulé derrière les rideaux et dans l’obscurité de l’appartement, il aimait observer le ciel, simplement assis à même le sol, la tête jetée en arrière. Il se plaisait à admirer la Lune, haute dans le ciel, trônant au milieu des étoiles. Et simplement laisser ses prunelles bleu océan briller, passant d’une étoile à une autre, s’amusant à essayer de dessiner des formes, des contours, des images. Jusqu’à ce qu’un bâillement le tire de ses rêveries. Jusqu’à ce qu’un bâillement l’emmène vers le sommeil. Il se redressa et referma la fenêtre – inutile de prendre le risque que Kate ait froid demain matin. S’installant dans le canapé, il tira la couverture sur lui. Il fit un demi-tour complet, pour s’enrouler dans le tissu, qui commençait déjà à se réchauffer au contact de son épiderme. Appréciant le silence de la nuit, la douce obscurité, seulement dérangée par quelques rayons de Lune qui filtraient à travers les nuages et les rideaux de la pièce, le jeune homme ferma les yeux et se laissa lentement glisser dans les bras de Morphée.
[…]
Topaze avait toujours eu le sommeil lourd. Une fois endormi, il n’était pas aisé de le réveiller. Pourtant, il n’eut pas d’autre choix, cette fois-là, que d’ouvrir les yeux. Au début, il crut simplement qu’il était en train de rêver. La terre tremblait sous ses pieds, elle craquait, dans un vrombissement affreux. Et cette sensation, déroutante, que le bâtiment était complètement instable et à deux doigts de se faire engloutir dans une faille. Comme s’il allait soudain se mettre à perdre l’équilibre, à ne plus être capable de jamais se redresser. Comme si les murs s’apprêtaient à se fendre, avant de céder. Comme si tous les meubles s’étaient soudain agités, mus par une force inconnue et destructrice. Dans les placards, il entendit une assiette se briser. Une porte s’ouvrit violemment, laissant plusieurs verres s’écraser au sol dans un tintement bref. Lorsque la secousse s’acheva – il n’avait, en réalité, pas senti la première – Topaze s’attendit à éprouver cette sensation étrange, déstabilisante, de se réveiller, comme s’il était en train de chuter. Dans un soubresaut. Et pourtant, il n’en fut rien. Clignant des paupières, l’esprit encore embrumé, il comprit soudain. Il n’était pas en train de rêver. InneR-A13 venait de trembler. Un long frisson glacé parcourut son échine. Les secondes s’étirèrent et, tout aussi brusquement que la première fois, une deuxième secousse éclata. C’était comme si le temps s’était étiré jusqu’à rompre, comme si le tremblement n’allait jamais cesser. Il se sentait complètement désemparé. Ses doigts serraient la couverture si fort que ses jointures rougissaient. Mais bon sang, qu’est-ce que c’était que ce bordel ?! Depuis quand la terre se mettait-elle à trembler ? Depuis quand les immeubles menaçaient-ils de s’effondrer ? Depuis quand inneR-A13 était-elle en train de tomber en lambeaux ?! Les secondes parurent des heures, tandis que, presque tétanisé, il attendait. Que la secousse se termine. Que cette sensation que la terre allait s’ouvrir pour l’engloutir s’achève. Que le calme revienne enfin.
Lorsque la secousse s’acheva un nouveau frisson le parcourut. Plus long et plus glacé que le précédent. Tout son corps était en ébullition, plus tendu que jamais, alors qu’il attendait. Attendant au cas où une autre secousse survienne. Sans réaliser que la porte de la chambre s’était ouverte.
@12-F-4434
Comme toutes les nuits, Topaze avait souhaité bonne nuit à sa sœur, avant de se préparer au sommeil. Un simple bas de pyjama ferait l’affaire, puisqu’il allait de toute façon s’enrouler complètement dans la couverture. Néanmoins, il s’accorda ce petit temps de flânerie qu’il aimait tant. Entrouvrant la porte-fenêtre qui donnait sur la terrasse, il profitait de la légère brise fraîche de la nuit. Dissimulé derrière les rideaux et dans l’obscurité de l’appartement, il aimait observer le ciel, simplement assis à même le sol, la tête jetée en arrière. Il se plaisait à admirer la Lune, haute dans le ciel, trônant au milieu des étoiles. Et simplement laisser ses prunelles bleu océan briller, passant d’une étoile à une autre, s’amusant à essayer de dessiner des formes, des contours, des images. Jusqu’à ce qu’un bâillement le tire de ses rêveries. Jusqu’à ce qu’un bâillement l’emmène vers le sommeil. Il se redressa et referma la fenêtre – inutile de prendre le risque que Kate ait froid demain matin. S’installant dans le canapé, il tira la couverture sur lui. Il fit un demi-tour complet, pour s’enrouler dans le tissu, qui commençait déjà à se réchauffer au contact de son épiderme. Appréciant le silence de la nuit, la douce obscurité, seulement dérangée par quelques rayons de Lune qui filtraient à travers les nuages et les rideaux de la pièce, le jeune homme ferma les yeux et se laissa lentement glisser dans les bras de Morphée.
[…]
Topaze avait toujours eu le sommeil lourd. Une fois endormi, il n’était pas aisé de le réveiller. Pourtant, il n’eut pas d’autre choix, cette fois-là, que d’ouvrir les yeux. Au début, il crut simplement qu’il était en train de rêver. La terre tremblait sous ses pieds, elle craquait, dans un vrombissement affreux. Et cette sensation, déroutante, que le bâtiment était complètement instable et à deux doigts de se faire engloutir dans une faille. Comme s’il allait soudain se mettre à perdre l’équilibre, à ne plus être capable de jamais se redresser. Comme si les murs s’apprêtaient à se fendre, avant de céder. Comme si tous les meubles s’étaient soudain agités, mus par une force inconnue et destructrice. Dans les placards, il entendit une assiette se briser. Une porte s’ouvrit violemment, laissant plusieurs verres s’écraser au sol dans un tintement bref. Lorsque la secousse s’acheva – il n’avait, en réalité, pas senti la première – Topaze s’attendit à éprouver cette sensation étrange, déstabilisante, de se réveiller, comme s’il était en train de chuter. Dans un soubresaut. Et pourtant, il n’en fut rien. Clignant des paupières, l’esprit encore embrumé, il comprit soudain. Il n’était pas en train de rêver. InneR-A13 venait de trembler. Un long frisson glacé parcourut son échine. Les secondes s’étirèrent et, tout aussi brusquement que la première fois, une deuxième secousse éclata. C’était comme si le temps s’était étiré jusqu’à rompre, comme si le tremblement n’allait jamais cesser. Il se sentait complètement désemparé. Ses doigts serraient la couverture si fort que ses jointures rougissaient. Mais bon sang, qu’est-ce que c’était que ce bordel ?! Depuis quand la terre se mettait-elle à trembler ? Depuis quand les immeubles menaçaient-ils de s’effondrer ? Depuis quand inneR-A13 était-elle en train de tomber en lambeaux ?! Les secondes parurent des heures, tandis que, presque tétanisé, il attendait. Que la secousse se termine. Que cette sensation que la terre allait s’ouvrir pour l’engloutir s’achève. Que le calme revienne enfin.
Lorsque la secousse s’acheva un nouveau frisson le parcourut. Plus long et plus glacé que le précédent. Tout son corps était en ébullition, plus tendu que jamais, alors qu’il attendait. Attendant au cas où une autre secousse survienne. Sans réaliser que la porte de la chambre s’était ouverte.
@12-F-4434
Topaze
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Inscription : 09/05/2020
solitaire
He was the rock in a world that was crumbling.
12-F-4434
Il ne réalisa pas que la porte de la chambre s’était ouverte. Il n’entendit pas les pas légers, tâtonnant, les mains s’appuyer, frôler les murs pour se guider. Il ne se rendit pas compte qu’elle était là, elle aussi, tout aussi étonnée, effrayée. Ce fut le contact de son corps contre le sien qui le ramena sur terre. L’arrachant douloureusement à ses pensées, à ses doutes, à ses peurs. Un bref sursaut. Comme s’il prenait enfin la mesure de tout ce qui venait se passer. Comme si la réalité venait de lui asséner une violente claque au visage. La terre avait tremblé. Il avait cru être tout bonnement aspiré sous terre, bien plus profondément que les souterrains ne le permettaient. Mais ils étaient là. C’était fini. Tout allait bien. Les secousses avaient cessé. Reviendraient-elles encore … ?
Topaze essaya de chasser ses pensées d’un hochement de tête. Ce n’était pas le moment. Kate s’était complètement écroulée contre lui. Sur ses joues, de larges sillons témoignaient de sa détresse. Son corps tout entier semblait frémir. Ce n’était pas le moment. Elle avait besoin de lui. Et il s’était promis d’être là pour elle. Malgré tout ce qu’il pouvait lui faire endurer, malgré toutes les colères qu’il pouvait diriger contre elle. Elle avait besoin de lui. Et il serait là pour elle.
Je suis là, Kate. Tout va bien. C’est fini.
Aussi rassurant que possible. Sans pour autant réussir à masquer complètement ses craintes, trahi par un léger tremblement dans la voix. Le jeune homme attrapa la couverture à côté de lui et la tira sur elle. Comme un cocon de chaleur protecteur. Une illusion, mais peut-être ferait-elle un peu d’effet. Topaze passa son bras autour de ses épaules, la serrant contre lui. Il voulait qu’elle sache qu’il était là. Que tout était réel. Que le calme était revenu. Qu’elle n’avait plus à s’inquiéter. Qu’elle pouvait sécher ses larmes – ou pleurer autant qu’elle en avait besoin, peu importe. Qu’il était là pour elle. Et qu’il ne comptait pas la laisser tomber. Reprenant un peu d’assurance, effaçant presque complètement ce tremblement dans sa voix, il se râcla doucement la gorge.
Je suis là. Ça va ? Tu veux quelque chose ? Un verre d’eau ?
@12-F-4434
Topaze essaya de chasser ses pensées d’un hochement de tête. Ce n’était pas le moment. Kate s’était complètement écroulée contre lui. Sur ses joues, de larges sillons témoignaient de sa détresse. Son corps tout entier semblait frémir. Ce n’était pas le moment. Elle avait besoin de lui. Et il s’était promis d’être là pour elle. Malgré tout ce qu’il pouvait lui faire endurer, malgré toutes les colères qu’il pouvait diriger contre elle. Elle avait besoin de lui. Et il serait là pour elle.
Je suis là, Kate. Tout va bien. C’est fini.
Aussi rassurant que possible. Sans pour autant réussir à masquer complètement ses craintes, trahi par un léger tremblement dans la voix. Le jeune homme attrapa la couverture à côté de lui et la tira sur elle. Comme un cocon de chaleur protecteur. Une illusion, mais peut-être ferait-elle un peu d’effet. Topaze passa son bras autour de ses épaules, la serrant contre lui. Il voulait qu’elle sache qu’il était là. Que tout était réel. Que le calme était revenu. Qu’elle n’avait plus à s’inquiéter. Qu’elle pouvait sécher ses larmes – ou pleurer autant qu’elle en avait besoin, peu importe. Qu’il était là pour elle. Et qu’il ne comptait pas la laisser tomber. Reprenant un peu d’assurance, effaçant presque complètement ce tremblement dans sa voix, il se râcla doucement la gorge.
Je suis là. Ça va ? Tu veux quelque chose ? Un verre d’eau ?
@12-F-4434
* Reste avec moi encore un petit peu. S-s'il te plait.
C'était tout ce dont elle avait besoin, finalement, de rien d'autre. C'était tout ce qui comptait dans l'instant. Pour le reste, ils verraient plus tard. Savoir qu'il devait être aussi terrifié qu'elle la persuadait qu'ils étaient du même sang.
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